L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Vouloir réaliser un travail de qualité est sans doute une caractéristique
essentielle du professionnel (P4), qui poursuit des objectifs bien définis et s’en donne
les moyens (E21) comme le révèle une professionnelle : « je vais m’engager pour
atteindre ce but dans ce que je considère comme bien, en suivant les règles
établies par la société. Je vais faire tout mon possible pour permettre à ce bien
de se produire (P9) ». C’est un but dont le patient constitue la finalité (P7) et envers
lequel l’engagement consiste aussi à « maintenir le cap » pour continuer dans cette
voie que l’on a choisie (P10).
La personne engagée se trouve donc portée par une dynamique de projet (E21),
elle-même motivée par une volonté de perfection et une volonté d’améliorer le
quotidien des patients ainsi que le fonctionnement du service (E9). Par exemple, la
personne engagée « relève tout ce qui pourrait être amélioré, essaie de faire des
choses pour que ça s’améliore… (P11) ». Cette dynamique fait d’elle une
« locomotive qui entraîne un peu dans son sillage le reste de l’équipe (E4) ».
L’engagement n’est pas statique, « c’est l’envie d’aller, de faire avancer les
choses (E18) », conséquence positive pour autant qu’il ne soit pas utilisé par la
gestion d’entreprise à des fins de productivité (P8).
Dans une équipe, le comportement d’une personne engagée est clairement
perceptible. La passion qui anime parfois certains soignants ne manque pas d’avoir
des répercussions sur son activité. Tout d’abord au temps que cette personne met à
disposition de son activité professionnelle. Très souvent cité, cet indicateur n’est
pourtant pas toujours considéré de manière positive, certains soulignant l’excès et
l’absence de limites : « elle y passe sa vie (au travail)… je pense qu’il y a des
limites à l’engagement, mais elle, elle n’en a pas vraiment (E15) ». Cela
comporte des conséquences pour la personne elle-même (E17). Par exemple, « il y
avait plus de limites, à tel point que cela devenait dangereux pour eux, pis
même au niveau du travail. Parce qu’on peut pas, c’est pas possible d’y passer
vingt heures sur vingt-quatre (P5) ». La réalisation d’heures supplémentaires
semble être un trait caractéristique de l’engagement infirmier (E21, E25) : « les
heures supplémentaires, ils ne regardaient pas, ils faisaient, ils aimaient faire
ce qu’ils avaient commencé… s’il y a quelqu’un de malade, c’est eux qui
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