L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
désunissent, les grands repères idéologiques sont délaissés, le monde du travail se
précarise, le politique perd de son autorité et la socialisation s’en trouve affectée. En
lien avec ces changements apparaissent de nouvelles formes d’identités multiples,
qui cohabitent tant bien que mal au sein d’un même groupe professionnel (Dubar,
1998, p.137).
Il est bien entendu qu’avec l’évolution des mentalités, c’est également le rapport
au travail qui se modifie. Longtemps considéré comme l’activité principale, il est
aujourd’hui mis en concurrence avec une foule d’autres activités. On observe alors
deux tendances qui veulent, l’une, que le travail ne revête plus, pour certains, qu’un
intérêt pécuniaire et pour les autres, que la profession constitue une possibilité
d’affirmation identitaire par la reconnaissance de soi et de ses compétences. De là, la
vague d’expansion de cette notion de compétence dans tous les milieux
professionnels (Dubar, 2000, p.110).
4.4 Identité : de l’étudiante à la soignante
Les programmes de formation insistent aujourd’hui sur la nécessité des
étudiants de s’adapter à différents contextes de soins. Le terme de flexibilité est
particulièrement plébiscité pour souligner cette nécessaire compétence d’adaptabilité.
Les cours à vocation socioprofessionnelle participent à la construction de
l’identité professionnelle. Ce sont ceux qui mettent en avant le «rôle propre » de
l’infirmière, son identité, les aspects légaux et déontologiques, les cours sur la
professionnalisation et les politiques de santé, les apports sur la méthodologie face à
des dilemmes éthiques.
Les cours à vocation méthodologique contribuent également à la construction
identitaire par la transmission de méthodes (jugement clinique, pose de diagnostic
infirmier, éducation du patient, initiation à la recherche…). En quelque sorte, c’est
chaque cours qui apporte sa contribution à l’identité, en fonction de ce que
l’étudiante est à même d’ingérer au moment où elle le reçoit.
Les étudiantes arrivent dans une école de soins infirmiers non pas comme une
page blanche qui ne demanderait qu’à être dûment remplie, mais comme des édifices
119