L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
sont motivés et engagés ou pas (E17) ». La même étudiante explique : « certains
ils sont plus dans la pratique depuis longtemps mais ils sont quand même
motivants parce que… ils ont encore ça dans la tête (E17) » et « ils donnent
envie d’aller plus loin…(E18)» par leur savoir et les connaissances qu’ils aiment à
partager, et qui peuvent ensuite permettre de faire des liens en situation (E18). Cette
motivation générée au cœur de la formation, va bien souvent se traduire par un
engagement plus concret dans le lieu d’exercice professionnel (T1).
Il importe néanmoins que cette dynamique motivationnelle transmise soit en
concordance avec la réalité. Parfois la déception a lieu lors de l’entrée sur le terrain
de la pratique. En formation, les étudiantes se laissent contaminer par la motivation
des enseignants mais réalisent alors, lorsqu’elles sont confrontées à la réalité, que cet
idéal n’est plus d’actualité (E25) et que certaines « bonnes pratiques » et une
idéalisation liée à la philosophie de soin (T3) ne sont « plus du tout adaptées à la
vie professionnelle (E25) ».
Le fait de voir que des infirmières réussissent à conserver motivation et
engagement, malgré les années de travail et la fatigue de la profession, est aussi une
grande source d’espoir pour les jeunes qui entrent dans le métier (E1). Et une
enseignante voit ici une réelle responsabilité, dans le fait de donner aux futurs
diplômées à la fois l’envie de s’engager mais aussi les moyens de le faire, afin qu’elles
puissent faire face aux intempéries et aider à redresser le bateau (T1). Il faut pouvoir
faire partie de ces personnes phares qui suscitent l’envie, à un moment donné, de
suivre leur exemple (T1) mais qui n’attendent pas, pour jouer ce rôle de modèle,
d’être parfaits (T1). Cette enseignante affirme que « l’engagement, c’est aussi
renoncer à être parfait (T1) ».
Les enseignants doivent être attentifs à ne pas sombrer dans une nostalgie de
temps révolus, ce qui semble être parfois le cas, et qui porte atteinte à la motivation
que l’on peut transmettre (T10). Car « la meilleure façon de former à
l’engagement, c’est d’être engagé soi -même (T1) » et inversement ce sera
« difficile de (les) motiver si soi-même on baisse la tête (T10) ».
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