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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

importante que la création <strong>de</strong> ces nouveaux profils, comme <strong>les</strong> assistants en <strong>soins</strong> et<br />

santé communautaires (ASSC) et plus récemment <strong>les</strong> infirmières <strong>de</strong> niveau « école<br />

secondaire », est sans doute aussi en lien avec la crise et <strong>les</strong> mesures d’économie<br />

nécessaires ; en effet « l’histoire nous montre que l’on a tout le temps créé <strong>de</strong>s<br />

professions subalternes et c’est toujours la réponse à la pénurie, et c’est<br />

toujours la réponse au rationnement, heu, quand <strong>les</strong> coûts <strong>de</strong>viennent trop<br />

chers… (T12) ».<br />

Et force est <strong>de</strong> constater que l’affirmation <strong>de</strong> soi n’est pas la qualité première<br />

<strong>de</strong>s infirmières. Encore très marquées par un important complexe d’infériorité<br />

associé par exemple à leurs craintes face à une éventuelle dévaluation <strong>de</strong> leur<br />

diplôme (T4), <strong>les</strong> infirmières sont souvent aux prises avec <strong>de</strong>s états d’anxiété qui ne<br />

favorisent pas leur dynamisme au positionnement. Plusieurs personnes n’hésitent<br />

pas à évoquer le sentiment <strong>de</strong> victimisation qui se dégage <strong>de</strong> certains comportements<br />

(T4). Ainsi cet étudiant affirme : « j’ai l’impression que <strong>les</strong> <strong>infirmiers</strong>-infirmières<br />

sont pas mal…euh…, se victimisent <strong>de</strong>s fois pas mal… (E18) » et une<br />

enseignante renchérit en rappelant <strong>de</strong> façon assez crue <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong> caractères <strong>de</strong><br />

l’infirmière : « on souffre, on se flagelle. On subit ce nouveau milieu, on dit<br />

rien, on tombe en burnout, voilà, puis on va encore bosser parce que on a pas<br />

encore assez donné. Je sais pas pourquoi on entretient aussi ça… (T3) ». Une<br />

autre enseignante considère que la victimisation n’est autre qu’une « fausse<br />

humilité… parce qu’el<strong>les</strong> se sentent très méritantes et puis pas<br />

reconnues…(T4) ». Cette humilité serait alors une recherche plus ou moins explicite<br />

<strong>de</strong> reconnaissance (T4). Les moyens qui seraient potentiellement <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à ces<br />

prises <strong>de</strong> position sont peu utilisés ou, quand ils le sont, « pas forcément <strong>de</strong> la<br />

bonne manière (P5) ». Parmi <strong>les</strong> personnes interrogées, seu<strong>les</strong> quatre personnes sur<br />

<strong>les</strong> quarante-quatre sont affiliées à l’Association Suisse <strong>de</strong>s Infirmières (ASI), dont un<br />

but est aussi <strong>de</strong> défendre l’i<strong>de</strong>ntité infirmière (T3). Il en va <strong>de</strong> même pour l’Ordre<br />

Infirmier dont peu voient un intérêt à ce qu’il soit constitué en Suisse. Une<br />

enseignante, très fortement engagée par ailleurs à l’ASI, trouverait très positif la<br />

création <strong>de</strong> cet Ordre Infirmier, pour autant qu’il joue vraiment son rôle <strong>de</strong><br />

promoteur <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité infirmière, comme au Canada ou aux Etats-Unis (T7). On<br />

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