L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
C’est devant la complexité grandissante de notre société, devant l’avancement
du progrès et la perte de l’autorité normative, que l’éthique trouve aujourd’hui toute
sa raison d’être. Cela explique également son omniprésence dans les domaines les
plus divers. Elle permet de redéfinir des valeurs qui sont mises sur la sellette par
l’évolution actuelle.
Mais avoir un comportement éthique, c’est aussi et surtout avoir l’esprit
critique sur le présent et le devenir de notre société, c’est exercer son libre-arbitre
avec responsabilité et souci de l’Autre.
La grande difficulté de l’éthique réside dans la diversité. La diversité des
raisonnements, des façons de penser, des valeurs, qui font que nous sommes
continuellement soumis à l’antinomie de la vérité. Devant les avis pluriels de nos
contemporains, nous trouvons sans cesse des contradictions dans une même
proposition que l’on peut croire juste.
L’éthique doit donc prendre en compte cette pluralité de pensée qui caractérise
la pensée contemporaine pour redéfinir toujours à nouveau ses principes
axiologiques.
Elle a la très vaste ambition, de vouloir :
« Reconstruire tous les intermédiaires entre la liberté, qui est le point
de départ, et la loi, qui est le point d’arrivée . » (Ricœur, 2000).
L’éthique est en quelque sorte comme une route enneigée. La voie n’est pas
tracée d’avance, on se fraye un chemin petit à petit que l’on redéfinit sans cesse, en se
confrontant aux obstacles dans un espace plus vaste que ce que l’on pouvait
s’imaginer, avec des vérités moins sûres qu’il n’y paraît et une direction
continuellement à redéfinir.
L’éthique est avant tout questionnement et point d’interrogation.
« La déontologie participe de l’éthique. Seulement, l’éthique ne se
réduit pas à la déontologie. » (Savadogo, 2008, p.120).
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