L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
managériales, organisationnelles, les enjeux de pouvoir, les représentations sociales
ainsi que ses propres références axiologiques et théoriques. Ici apparaît
ostensiblement l’importance du collectif. Ce collectif joue deux rôles majeurs que
sont, d’une part, l’aide à la décentration de situations vécues et à leur analyse, et de
l’autre, un rôle majeur de reconnaissance devenue un besoin d’estime essentiel dans
notre monde professionnel occidental.
Nous avons pu remarquer, de par la diversité d’âge des personnes interrogées
(deux générations), cette évolution de l’importance du travail pour l’individu que
relatent les écrits sur le sujet. En effet, le travail revêt une valeur symbolique pour
laquelle l’individu a besoin d’être reconnu. Aujourd’hui plus que par le passé,
l’individu cherche à trouver du plaisir et à se réaliser dans son travail qui devient
lieu d’épanouissement. Il prend un plaisir certain à accomplir un travail de qualité
pour sa propre satisfaction déjà. La frustration est donc d’autant plus importante
lorsque cette réalisation est empêchée par les contingences institutionnelles.
L’absence de reconnaissance constitue, selon Osty (2003), une véritable menace sur
l’identité. Or au vu de cette intrication entre le personnel et le professionnel, ce n’est
plus seulement l’identité au travail qui est en jeu (Sainsaulieu, 1977), mais le sujet
dans son intégrité. Et plus la réification du contexte professionnel s’accroît, plus le
besoin de reconnaissance augmente.
Cette demande de reconnaissance est clairement perceptible dans les résultats
de cette recherche. Les personnes interrogées admettent aisément l’importance des
remerciements et autres expressions de satisfaction des patients, mais aussi et surtout
la nécessité des feed-backs positifs accordés par les pairs. Les interactions au sein de
l’équipe sont perçues comme l’un des principaux moteurs motivationnels conduisant
à l’engagement, à l’instar des résultats obtenus par Bélair qui démontrent que la
reconnaissance par les pairs est vécue comme « un des éléments clés favorisant la
persévérance dans la profession » (Bélair in A. Jorro, 2009, p.46).
Le dialogue et le partage d’expériences sont à la fois réconfortants, en même
temps qu’ils sont une ressource importante dans le développement de stratégies
permettant de surmonter les champs de tension évoqués. La question est à présent de
savoir comment ces derniers sont abordés durant la formation et quel engagement
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