L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
CHAPITRE 1 – LES SOINS INFIRMIERS : D’HIER À
AUJOURD’HUI
1.1 La profession infirmière ou le résultat d’une longue
histoire
Les soins infirmiers sont reconnus aujourd’hui comme profession. Ils ont gagné
cette reconnaissance sociale au terme d’une longue évolution, marquée par des
influences importantes de l’histoire.
Le terme infirmier, dans son origine première se réfère à l’enfer, le lieu d’en bas,
puis prend la connotation de mauvais, malsain avant de caractériser ceux qui
s’occupent des exclus, des « enfermés », puis des « infirmes » (Nadot, 2002).
Les infirmières sont le point de rencontre entre la charité, la médecine et l’Etat-
Providence. Jusqu’au XVI e siècle, les infirmières ne sont pas seulement dévouées aux
malades mais aussi à tous ceux qui sont dans la pauvreté et la misère. C’est dans ce
contexte que Foucault décrit le grand enfermement (Foucault, 1972). Ce n’est
qu’après la révolution que la médecine entre enfin véritablement à l’hôpital, créant
par le même coup une vision différente : celle de guérir une maladie organique
précise alors que les infirmières, présentes jusque-là dans l’institution, avaient
davantage comme objectif de soutenir et aider un malade dans sa déchéance (Dubet,
2002).
Les soins infirmiers sont interdépendants de l’évolution de la médecine dont ils
commencent seulement à s’émanciper un tant soit peu.
Pendant très longtemps, l’infirmière a occupé un rôle d’exécutante auprès du
médecin. Celui-ci était chargé de diagnostiquer les pathologies, de dicter les soins
appropriés et ceux-ci étaient ensuite appliqués par les infirmières.
Florence Nightingale joua incontestablement un rôle essentiel dans le développement
de la profession telle que nous la connaissons aujourd’hui. Grâce à elle, les soins
transitent peu à peu du paradigme confessionnel vers le paradigme professionnel.
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