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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

s’agit pas non plus d’un renoncement à soi mais peut-être d’une évolution du soi.<br />

En tant que l’éthique se préoccupe, comme nous l’avons vu <strong>dans</strong> le chapitre<br />

précé<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> notre relation à l’Autre avec la responsabilité qui en incombe, on peut<br />

dire qu’elle est au centre <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> <strong>infirmiers</strong>. Elle sous-tend <strong>les</strong> rapports entre <strong>les</strong><br />

professionnels et <strong>les</strong> patients en se basant sur <strong>les</strong> grands principes que nous avons<br />

cités précé<strong>de</strong>mment.<br />

Le mala<strong>de</strong> est au cœur <strong>de</strong> l’action infirmière et <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> soin. Au-<strong>de</strong>là<br />

du cadre déterminé <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> soin, l’éthique interroge le champ <strong>dans</strong> lequel<br />

cette relation prend sens. Loin d’être anodine, cette relation est à présent reconnue<br />

comme élément central du projet thérapeutique (Sirven, 1999, p.27). Dans la<br />

compréhension <strong>de</strong> la relation d’ai<strong>de</strong> selon Carl Rogers, le soignant est là pour ai<strong>de</strong>r le<br />

patient à grandir au travers <strong>de</strong>s épreuves traversées. Il l’accompagne <strong>dans</strong> son<br />

processus <strong>de</strong> réadaptation, la maladie étant comprise comme un processus <strong>de</strong> mise<br />

en échec <strong>de</strong> la capacité adaptative <strong>de</strong> l’individu.<br />

« Les notions d’empathie, <strong>de</strong> congruence et d’authenticité sont référées<br />

à l’efficacité recherchée, mais, également, <strong>de</strong> manière explicite, à une<br />

exigence éthique d’absence <strong>de</strong> savoir et <strong>de</strong> jugement sur l’Autre,<br />

accueilli et respecté. » (Sirven, 1999, p.102).<br />

La relation se distingue par <strong>de</strong>s caractéristiques qui la ren<strong>de</strong>nt complexe. Nous<br />

en examinerons ici quatre qui nous semblent essentiel<strong>les</strong> :<br />

1. L’asymétrie <strong>de</strong> la relation entre le patient et le soignant. Le premier est<br />

dépendant du second dont il ne possè<strong>de</strong> ni le savoir, ni le pouvoir. De plus, le patient<br />

se trouve généralement <strong>dans</strong> une situation <strong>de</strong> crise. La crise, par excellence facteur <strong>de</strong><br />

déséquilibre, peut être particulièrement perturbante, angoissante, génératrice <strong>de</strong><br />

peurs diverses. Elle met en jeu <strong>les</strong> repères habituels <strong>de</strong> la personne, engendrant la<br />

rupture et la perte <strong>de</strong> maîtrise. Le soignant <strong>de</strong>vient alors souvent l’écran sur lequel se<br />

projette le désir <strong>de</strong> repères du patient. Il en <strong>de</strong>vient le garant. Il se doit d’accueillir le<br />

patient et <strong>de</strong> le rassurer.<br />

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