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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

avilissement insurmontable pour d’autres. On pourrait multiplier à l’envi <strong>les</strong><br />

exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> problèmes et <strong>de</strong> questionnements qui finalement pointent<br />

tous vers une même notion : celle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> sa dignité… Ce sont <strong>de</strong>s<br />

mots chargés <strong>de</strong> contenus sémantiques très différents selon qui <strong>les</strong> emploie.<br />

Or ces notions ne sauraient bien sûr rester cloisonnées autour <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

questions éthiques, certes très présentes <strong>dans</strong> le domaine hospitalier. Mais <strong>les</strong><br />

questions <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> relation à l’Autre et <strong>de</strong> sa dignité s’expriment au jour<br />

le jour, en continu. C’est une éthique quotidienne très concrète qui sous-tend la<br />

rencontre du patient avec le soignant.<br />

La profession soignante met un point d’honneur à une prise en charge<br />

holistique du patient, incluant <strong>les</strong> dimensions biologiques, psychologiques et socia<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. La confrontation n’est pas rare avec une mé<strong>de</strong>cine orientée avant tout<br />

sur la pathologie.<br />

« Les infirmières vivent mal cette espèce <strong>de</strong> distance qu’el<strong>les</strong> ressentent<br />

entre un discours humaniste médical <strong>de</strong> type hippocratique : faire le<br />

bien du patient, et une réalité où la qualité <strong>de</strong> cette vie ne leur para ît<br />

pas préservée. » (Coudray, 1994, p.67).<br />

Est-ce que nous ne nous trouvons pas ici face au conflit qui opposait, <strong>dans</strong> notre<br />

historique sur la pensée éthique, <strong>les</strong> philosophes soucieux avant tout <strong>de</strong> l’intérêt et<br />

du droit individuel et ceux qui défendaient l’intérêt collectif ? N’y a-t-il pas un conflit<br />

entre une éthique <strong>de</strong> responsabilité et une éthique utilitaire ?<br />

Dans le <strong>de</strong>rnier tiers du XX e siècle, le réexamen critique <strong>de</strong> l’éthique médicale,<br />

et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’éthique <strong>de</strong>s sciences et technologies du vivant, s’est fait sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la bioéthique. Celle-ci a systématisé et corrigé <strong>les</strong> principes déontologiques classiques<br />

par l’application d’une entreprise nouvelle d’analyse philosophique et par<br />

l’introduction d’un principe relativement hétérogène au cadre déontologique<br />

traditionnel : le principe d’autonomie. La notion d’autonomie n’est pas foncièrement<br />

absente <strong>de</strong> la conception traditionnelle <strong>de</strong> la relation mé<strong>de</strong>cin-patient. Mais le<br />

paternalisme est inhérent à cette conception, renforcé par <strong>les</strong> triomphes <strong>de</strong> la<br />

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