L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE
CHAPITRE 8 : LES CONCEPTS COROLLAIRES DE
L’ENGAGEMENT
Dans cette perspective d’une meilleure compréhension du phénomène, nous
allons tenter d’éclairer la notion d’engagement en la liant à des domaines
conceptuellement voisins qui l’influencent très directement et la façonnent dans ces
différentes acceptions.
Il est en effet presque impossible de dissocier l’engagement de la notion de
responsabilité, sans l’amputer d’un fondement essentiel. Ainsi, nous verrons dans
cette section, comment la responsabilité envisagée avec la dimension de « devoir »,
influence et détermine l’engagement individuel, engagement qui ne saurait pour
autant s’inscrire uniquement dans un acte de devoir en faisant abstraction de toute
forme d’autonomie. Si l’engagement est individuel, il suppose une marge de liberté
de l’homme, pour laisser sa motivation s’y développer et le faire advenir pleinement.
Mais la motivation et l’engagement ne sont réellement viables que s’ils s’intègrent
dans un environnement qui fasse sens et leur confèrent leur raison d’être et d’agir.
8.1 Engagement et responsabilité
L’engagement est-il toujours responsable ? Et la responsabilité implique-t-elle
automatiquement un engagement ?
L’être humain n’est pleinement sujet que lorsqu’il exerce cette responsabilité
qui fait de lui un sujet conscient et porteur d’un savoir qui l’aide à endosser cette
responsabilité, non pas en lui permettant d’en concevoir la simple possibilité mais
bien la réelle et incontournable nécessité.
Svandra affirme que l’engagement, c’est « le fait de décider à l’avance d’être
responsable de ce que l’on va faire » (Svandra, 2006, p.44) et de le faire avec une
prudence constante. Il ne s’agit pas là de la prudence au sens où on l’entend
179