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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

Tout au long <strong>de</strong> l’analyse, nous avons été interpellée par la proximité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

termes : motivation et engagement. L’un et l’autre sont très souvent utilisés <strong>de</strong><br />

manière relativement indifférenciée et nous nous sommes même surprise à intégrer<br />

<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux termes <strong>dans</strong> une même question : « Qu’est-ce qui vous a motivé à vous<br />

engager ?».<br />

Si ces <strong>de</strong>ux notions sont très proches, el<strong>les</strong> ne sont pas pour autant synonymes,<br />

comme nous avons pu le voir précé<strong>de</strong>mment. Bon nombre <strong>de</strong>s personnes interrogées,<br />

et tout particulièrement <strong>les</strong> étudiants (E2, E5, E9, E 11, E12), sont très au clair avec le<br />

fait que la motivation précè<strong>de</strong> l’engagement, en tant qu’elle est ce qui l’anime. Même<br />

si le lien n’est pas explicité formellement, il apparaît à travers le discours <strong>de</strong>s<br />

personnes qu’il est clairement établi, car «… si on est pas engagée, on paraît<br />

démotivée (E26) » et en revanche « … quand on est motivé et pis quand on fait<br />

quelque chose qui nous plait, ben l’engagement il est…, il est quand même<br />

plus grand (E5) ». La motivation représente le potentiel d’énergie libéré ensuite<br />

<strong>dans</strong> l’engagement (E12).<br />

Dans une profession où certains aspects peuvent être ressentis comme répétitifs<br />

et peu passionnants, la démotivation parvient parfois à gagner du terrain (E1, E9).<br />

Certains professionnels n’hésitent pas à reconnaître qu’ils ne peuvent envisager leur<br />

avenir que <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> <strong>soins</strong> où la routine n’a pas sa place, comme <strong>les</strong><br />

urgences (E26) ou <strong>les</strong> ambulances. D’autres préfèrent enchaîner <strong>les</strong> formations et<br />

investir différents postes pour « s’occuper l’esprit et se gar<strong>de</strong>r en éveil (P11) ».<br />

Gar<strong>de</strong>r la motivation est essentiel car, si elle s’évapore, c’est l’engagement qui se<br />

dissipe avec elle, pour laisser place à un fonctionnement automatisé : « j’espère que<br />

je serai pas un robot quand même mais euh… c’est peut-être ce qui va venir<br />

(E26) ». La réduction à la tâche (T3) peut conduire à l’usure (E26), lorsque la finalité<br />

ultime n’est plus que d’assurer l’assouvissement <strong>de</strong> pures nécessités vita<strong>les</strong> : « il<br />

faut bien qu’on mange à la fin du mois. Il faut bien qu’on paie <strong>les</strong> factures<br />

(T5) » ! La motivation extrinsèque n’est alors plus suffisante pour faire face à la<br />

survenue <strong>de</strong> la routine et le désengagement guette (P3).<br />

Outre le facteur routine, cette démotivation est aussi souvent mise en lien avec<br />

l’absence croissante <strong>de</strong> liberté, en particulier pour exercer son rôle propre et pour<br />

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