L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE
déclenchement, la direction, l’insistance et la persistance du
comportement. » (p.18).
L’engagement comporte donc deux faces. Dans la partie visible, nous notons la
présence et l’initiative, les éléments restants étant assimilés à une partie invisible :
motivations, désirs…. Dans cette partie invisible, la motivation, réaction à un but
généralement conscient, joue un grand rôle (Nuttin, 2000). Alors que l’homme dans
une première phase vit et construit sa personnalité dans le monde qui l’entoure, il ne
peut laisser les choses à l’état premier mais a besoin de les transformer, ne serait-ce
que, dans un premier temps, par l’action de la pensée. De ce besoin naît une
dynamique motivationnelle qui va ensuite, dans bien des cas, l’aider à transformer et
agir sur son environnement de manière à pouvoir concrétiser ses buts et ses projets.
L’action n’est donc pas plus le résultat automatique d’un apprentissage maintes fois
répété qu’un stimulus simple ne saurait en être le point de départ. Elle se met en
œuvre selon des motivations diverses, dirigées vers des buts plus ou moins proches
(Nuttin, 2000). Nuttin considère la motivation comme l’interaction constante entre le
sujet, l’environnement dans lequel il évolue et qu’il cherche à influencer, ainsi que la
situation dans laquelle il se trouve. Il s’agit d’un construit hypothétique.
Très souvent liée à la notion de besoin, elle-même émanant de l’état de complet
bien-être que recherche l’être humain, la motivation, intrinsèque comme extrinsèque,
devient cette dynamique cherchant à satisfaire ce besoin. La motivation intrinsèque
cherchera à répondre directement à un besoin (vider sa vessie parce que le besoin
s’en fait sentir), alors que la motivation extrinsèque cherchera à répondre à un besoin
secondaire mais non moins important (vider sa vessie pour éviter de devoir s’arrêter
durant le voyage). Dans ce second cas, on parlera de motivation extrinsèque, dans la
mesure où le but recherché n’est pas la conséquence directe de l’action réalisée.
Bien entendu on distinguera entre les besoins physiologiques d’une part et les
besoins psychologiques ou comportementaux d’autre part. Elaboré de façon
cognitive, le besoin est transformé en projet d’action. Il va de soi que tous les besoins
n’ont pas le même degré d’importance et susciteront des dynamiques
motivationnelles différentes avec des degrés d’intensité divers. Différentes
composantes psychoaffectives, dont particulièrement les émotions, jouent un rôle
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