L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
Dans le comportement de tout homme, il n’y a que des différences de degrés
dans la méchanceté et non de nature en soi.
L’homme est libre de suivre la loi morale qui s’impose à lui comme un
« tribunal intérieur ». C’est dans cette liberté que s’exerce sa responsabilité.
Étant donné que nous ne savons pas si une action et réellement faite par devoir,
nous ne pouvons prendre en considération que l’observation des normes morales.
L’une des grandes interrogations de l’homme moderne, c’est la question de
savoir comment agir, dans sa vie personnelle et collective. Comment faire le meilleur
choix, le choix réellement éthique ? Notre société vit dans le paradoxe du rejet des
repères traditionnels et, de l’autre, d’un besoin de références. L’éthique prend toute
son envergure à la fois dans ce paradoxe et dans la conscientisation accrue de
l’importance des questions publiques, de l’importance et des conséquences des
activités humaines.
L’éthique engage à la fois la raison, la liberté et la volonté de l’homme. Elle en
appelle à sa responsabilité dans ses réflexions comme dans ses actes. C’est là que
s’exprime pleinement l’autonomie de l’homme, lorsqu’il décide en lui-même, selon
ses propres critères :
« Etre Moi signifie, dès lors, ne pas pouvoir se dérober à sa
responsabilité (…) cette saillie de l’ipséité dans l’être s’accomplit
comme une turgescence de la responsabilité (…). Au lieu d’anéantir le
Moi, la mise en question le rend solidaire d’Autrui d’une façon
incomparable et unique. » (Lévinas, 1994, p.80).
Pour Ricœur la sollicitude implique toujours la responsabilité, ne serait-ce que
par l’intermédiaire du dialogue.
L’éthique est partie prenante de l’action. Elle est concrète et correspond à la
conduite à avoir dans un cas particulier, une situation singulière. Elle s’apparente par
différents aspects à la casuistique catholique mise au point par les jésuites.
Contrairement à la morale, ces réflexions ne sont cependant pas statiques, mais
appelées à une constante évolution, au rythme même de la société.
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