L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
confrontée, comme ce fut déjà le cas lors du dernier stage en psychiatrie, à des
situations qui confronteront ses propres valeurs, risque de vivre une grande
souffrance intérieure anéantissant toute motivation, tout engagement et pouvant la
conduire rapidement vers l’épuisement.
20.2 Analyse linéaire auprès des praticiens
Les deux praticiens exercent dans des milieux de soins qui présentent peu de
similitudes. Il est malgré tout intéressant de repérer les préoccupations semblables
qui les habitent et d’observer les façons distinctes d’y faire face.
20.2.1 Troisième entretien : premier praticien (P3)
Le premier praticien est âgé de 38 ans. Il a réalisé sa formation en France, mais
travaille depuis plusieurs années en Suisse. Il est informaticien de première
formation, mais a souhaité cette reconversion pour donner un sens plus concret à son
existence. Après avoir tenté plusieurs concours, il s’est orienté vers la profession
infirmière puisqu’elle lui ouvrait de nombreuses perspectives. Il travaille
actuellement depuis deux ans dans un service de médecine et exerce la fonction de
praticien formateur, c’est-à-dire qu’il encadre les étudiants qui viennent en stage, en
faisant son possible pour les aider à atteindre leurs objectifs de stage. Il est
intéressant de noter que, cette première partie autobiographique passée, le praticien
nous parlera pratiquement toujours à la première personne du pluriel, comme pour
indiquer qu’il s’exprime au nom de toute la corporation. Ce n’est que lorsqu’il
affirmera son opposition à certaines pratiques, entre autres de ses collègues, qu’il
s’exprimera à nouveau, pour un temps, à la première personne du singulier.
Sensible à la douleur des patients, il a comme valeurs premières le respect de
leur dignité et de leurs propres valeurs. Sa plus grande satisfaction en lien avec
l’engagement s’exprime dans la conscience d’avoir fait du bon travail.
Malheureusement, il vit actuellement beaucoup de frustrations de par les
conditions de travail qui n’octroient pas toujours la possibilité d’offrir ce cadre
respectueux au patient. Il prend pour exemple la durée d’hospitalisation, expliquant
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