L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
repris » (Lipiansky, 1998, p.27). En ce sens, elle nécessite un accompagnement.
Comment situer à présent l’identité professionnelle entre cette identité
personnelle et cette identité sociale ?
Dans la compréhension de Lipiansky,
« l’identité oppose et articule donc, dans une même dynamique, le
personnel et le social, l’image que l’on a de soi et celle qu’on offre à
autrui, le dedans et le dehors. Une barrière, fondatrice de
l’individualité, sépare et fait communiquer en même temps l’intérieur
et l’extérieur, la personne intime et le personnage social » (Lipiansky,
1992, p.60).
Sainsaulieu quant à lui se veut moins dichotomique. Il reconnaît volontiers les
deux pôles de l’identité abordés par Lipiansky mais sans les diviser de façon si
marquée. L’aspect personnel de l’identité qu’il nomme l’ipséité et qui représente la
continuité du sujet, s’articule avec l’expérience du monde extérieur. C’est alors le Soi
qui assure cette articulation comme médiateur, chargé de garantir la cohérence
(Sainsaulieu, 1996).
Mais les chemins à parcourir entre les identités attribuées, héritées, ou les
identités visées ne sont pas sans embûches. Il y a régulièrement des heurts et des
conflits pour lesquels la personne doit pouvoir mettre en place des stratégies
identitaires. Si l’individu parvient à percevoir la modification de son identité comme
inhérente à une continuité, alors il peut éviter la crise. Les stratégies identitaires vont
favoriser ce mécanisme.
Viser une identité professionnelle, qui plus est une identité socialement chargée
de nombreuses représentations, n’est pas sans conséquence sur l’équilibre des
identités en place, et le Soi a fort à faire pour rétablir l’équilibre. Il est à présent
important d’observer les caractéristiques de cette identité professionnelle pour
observer la dynamique qui lui est liée.
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