L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
connaissance de soi permet d’engager son humanité, sa réflexion, son savoir pour le
conjuguer à celui de l’autre, dans une perspective de co-construction humaine.
L’empathie constitue un préalable nécessaire pour être sensible à autrui, mais la
compassion, sous l’angle scientifique, ouvre au positionnement de soi par le biais
d’un jugement clinique, doté de repères conceptualisables. Le risque dans notre
profession est, selon notre interlocuteur, de confondre un engagement
compassionnel pur, plus ou moins intuitif, avec une mise en œuvre professionnelle
reposant, quant à elle, sur des savoirs scientifiques.
Cette dimension scientifique permet à la fois d’être plus adéquat dans la prise
en charge, mais aussi de gagner en crédibilité sur le plan social, en tant que
profession. Or, si « l’engagement c’est l’acceptation d’être touché par ce que vit
l’autre et d’endosser notre responsabilité d’agir en fonction de cet éprouvé,
(cela doit se faire non) selon mes propres cadres de références mais avec des
apports scientifiques ». Et là, « l’économie de la connaissance de soi,… elle est
pas possible », car c’est la compréhension de l’impact sur soi-même de cette
condition humaine qui est nécessaire à la crédibilité.
L’engagement serait un lien intrinsèque à la vie. Et l’enseignant de se référer au
processus créationnel pour le démontrer. Mais l’engagement professionnel, lui, se
doit de dépasser l’engagement affectif et sensoriel pour « l’habiller d’une
démarche scientifique structurée ». Il y a dans l’engagement, déjà au niveau
primaire, une démarche volontaire qui consiste à « accepter d’endosser cette
posture nécessaire pour la vie ».
Et notre interlocuteur de résumer ce point en disant que « l’engagement, c’est
se mettre en accord avec une caractéristique humaine pour la mettre au
service structuré et intentionnel de co -création avec l’autre », et de rendre
attentif à la nécessité de conserver l’humanité au centre de l’engagement, comme
seule force motrice viable. Il soulève le risque, inhérent à la dimension éthique
également, de réifier certaines notions clés dont l’humain doit absolument rester
l’épicentre.
L’enseignant considère comme une véritable responsabilité personnelle de
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