L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
L’enjeu semble bien être dans l’équilibre entre le pôle de la conviction, de l’idéal
d’un côté, et celui des obligations et du travail prescrit de l’autre, comme l’exprime
une étudiante pour laquelle « si on respecte ses valeurs, on se respecte soi, et
puis si on arrive à trouver l’équilibre entre finalement ce qu’on nous demand e
d’un point de vue déontologique et puis ce que nous on a comme
convictions… on est moins sujet, sans doute, à l’épuisement (E5) ».
La formation ne doit pas s’enfermer dans un monde idéal qui ne ferait que
bercer l’étudiante d’illusions éphémères. Ce dernier doit être mis au courant des
conditions climatiques de l’exercice de la profession qui prévalent dans le monde de
la santé et des tempêtes qui font rage. Mais il doit aussi être préparé en conséquence,
c’est-à-dire recevoir la formation et les outils lui permettant d’être à même d’aider à
redresser le navire et à garder le cap, en étant conscient de sa responsabilité pour cela.
Si nous reprenons notre modèle, nous pouvons donc dire que les résultats
obtenus par le biais de ces différentes analyses confirment sa pertinence. Le seul
point sur lequel nous avons amené des modifications concerne l’équilibre entre les
deux plateaux de la balance. Nous avions initialement prévu de placer, d’un côté, les
motivations et, de l’autre, les devoirs. Les motivations étaient privilégiées en tant
qu’elles représentent l’étape précédent l’engagement, cette forme de dynamisme ou
ce potentiel d’énergie capable de mettre en mouvement l’engagement. Mais les
données recueillies nous ont conduite à prendre conscience de l’importance des
autres notions que nous avons associées, de part et d’autre de cette balance. Sans ces
éléments également très influents, notre balance serait incomplète et la notion de sens
qui en constitue le but ne pourrait être réellement mise en valeur.
Même si nous avions connaissance des difficultés liées aux conditions de travail
des soignants, nous avons néanmoins été frappée par la récurrence des propos
relatant ce combat au quotidien, et choquée de mesurer le degré de souffrance
enduré. Devant l’ampleur du phénomène, il devenait alors essentiel de lui accorder
une part plus importante dans notre réflexion, et surtout de l’inclure sous la mention
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