L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
niveau de l’action au sein de la corporation ou des associations professionnelles…
Si l’infirmière a jusque-là œuvré à construire principalement son identité ou ses
identités : personnelle, sociale et professionnelle, à ce stade, elle œuvre même
directement à la construction de l’identité de sa profession.
C’est pourquoi, à notre sens, l’identité infirmière n’est pas une simple
juxtaposition de compétences, qu’elles soient techniques, relationnelles ou
intellectuelles, mais relève d’un schéma beaucoup plus complexe qui interpelle la
personne au plus profond d’elle-même. Le professionnel, c’est celui qui sait mobiliser
sa subjectivité, son identité personnelle pour l’investir dans son activité
professionnelle. Il engage sa personne et on attend de lui qu’il respecte certes la
déontologie mais également qu’il soit porteur d’une éthique en tant que réflexion
approfondie et critique sur sa pratique et les valeurs qui la fondent.
L’éthique, en tant qu’elle constitue un dénominateur commun et un fondement
capital à la fois de l’identité et de l’engagement, demeure une notion centrale à
explorer ici. Il s’agit de savoir quelles sont les réponses que la formation permet
d’apporter sur cette notion clé de l’éthique, dans sa relation à l’identité et à
l’engagement professionnels, ainsi que la manière dont ces thèmes sont structurés,
réunis ou dissociés. Sont-ils ou non organisés et présentés aux étudiantes sous forme
de système, un système qui fasse sens pour l’exercice professionnel du futur soignant
et qui réponde à la logique hologrammatique, en sachant relever le défi de la
complexité (Morin, 1982).
La question se pose à présent de savoir comment sont conçus les systèmes de
formation des infirmières et comment les différentes notions dont nous avons montré
les liens étroits sont envisagés sur plan pédagogique pour être appréhendés dans
toute leur complexité.
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