L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
éventuellement identifié des sentiments de culpabilité et les avoir nommés. Prendre
soin, c’est aussi aider le patient à assurer les décisions qu’il a prises en favorisant et
en encourageant sa réassurance, en l’aidant dans la gestion d’une anxiété, dans la
perte de sens, la dévalorisation de l’image de soi… nombreux sont ces éléments qui
peuvent être encouragés par l’intervention soignante et qui seront des ressources
pour contourner ou diminuer les difficultés.
Comme nous l’avons déjà précisé, la communication est partie intégrante de la
relation à l’Autre. Elle en est même le soubassement si l’on admet l’affirmation
connue qui dit qu’il est « impossible de ne pas communiquer. »
L’acte de communiquer revêt en lui-même le caractère éthique de la
reconnaissance de l’interlocuteur. Parler avec le patient c’est lui témoigner notre
attention, le reconnaître en tant que notre semblable.
Sans faire de véritable relation d’aide qui requiert un savoir et une expertise
particulière, le soignant peut favoriser, ou au contraire endommager beaucoup par
l’acte de parole. Il a surtout une fonction d’écoute. En utilisant la reformulation et en
prenant du temps pour son patient, il pourra parfois entrer dans la sphère
mystérieuse de la pensée de l’autre et de son regard sur sa situation. Le patient n’est
pas toujours conscient des sentiments qui l’habitent. Que ce soit la crainte, l’anxiété,
la culpabilité ou autre…, le fait de mettre un nom dessus peut être une aide dans la
gestion de ces sentiments et leur influence sur l’état du malade. Le soin, aussi
complexe et technique soit-il, garde un devoir d’humilité. En effet, sans cette part très
naturelle de l’échange qui permet de mettre les maux en mots, d’exprimer ses
craintes et ses appréhensions, d’envisager l’avenir, sans ce lieu de rencontre entre
humains, la technique et la science, aussi puissantes soient-elles, ne sont rien ! Tout
l’enjeu éthique prend vie dans cet échange.
Le contact physique, le toucher de l’Autre apportent au soin une dimension très
concrète. Le prendre soin du patient s’exprime peut-être le plus parfaitement dans le
concept d’empathie. Ce concept va bien au-delà d’un savoir-faire, c’est un véritable
savoir-être. Savoir être à un certain moment à la place du patient. Se mettre « dans sa
peau » pour comprendre ce qu’il vit et pouvoir le rejoindre dans son niveau de
communication, dans sa solitude, dans ses peurs… Être empathique, c’est réellement
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