L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
moi ça m’épanouit de m’engager comme ça (E13) ». La sensibilité de nombreux
soignants peut même parfois laisser place à un réel sentiment d’injustice, comme
l’exprime cette enseignante à propos de sa rencontre avec des situations d’oncologie
pédiatrique : « c’est une situation difficile qu’on ne devrait pas vivre dans des
moments aussi jeunes (cancer) (E16) ». Des différences sont perceptibles entre les
étudiantes qui ont déjà un parcours professionnel, et tout spécialement lorsque cette
expérience se situe dans le domaine des soins, avec ceux qui n’en ont pas ou pas dans
ce contexte. En effet, nombreux sont celles qui travaillent comme aides-soignantes
durant leurs congés et en soirée pour financer leurs études (16 sur les 22), ou encore
celles (4) qui ont réalisé une première formation d’Assistantes en Soins et Santé
Communautaire (formation supérieure à celle d’aide-soignant, mais inférieure à celle
d’infirmière). On note chez elles un regard plus objectif sur la réalité des soins. Si
plusieurs d’entre elles conservent le souhait de faire de l’humanitaire et de « sauver
le monde », elles ont en revanche pu observer les aspects réellement positifs de la
profession, mais également les côtés moins ensoleillés. Cette première expérience
aura d’ailleurs été l’occasion, pour des étudiantes, de réaliser la part de
responsabilité qui incombe à l’infirmière, de défendre son rôle, et tout
particulièrement aux plus jeunes de ces professionnelles. Un étudiant explique que
cela « ne sert à rien de se plaindre et d’écarter le problème, autant l’affronter ,
justifier les actions qu’on fait… c’est à nous les jeunes, les jeune s diplômés à
changer le système (E18)». C’est l’occasion de mettre de côté certaines
représentations encore fortement présentes : « au début je me suis dit ouais
l’infirmière c’est la bonniche du médecin, tout le monde croit ça et puis au
final… on se rend compte qu’on a des vraies responsabilités (E2) ».
Par ailleurs, l’influence du milieu familial et éducatif est également clairement
perceptible : « c’est des valeurs… qu’on m’a inculquées déjà toute petite je
pense (P6) ». Pour certains, il y a eu la présence d’un proche qui exerçait cette
profession et leur a transmis cette passion : «… ma grand-maman était
infirmière… elle me parlait toujours de cette profession… c’était une
passionnée de sa profession et pis ben elle m’a donné le goût (P7) ». Pour
d’autres, il y a quasiment comme un facteur d’hérédité, une sorte d’évidence
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