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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

économique soucieux d‘atteindre l’efficience maximale. Après l’euphorie<br />

prométhéenne qui fit croire au mythe <strong>de</strong> la santé parfaite, l’enjeu est à présent <strong>de</strong><br />

rendre compatible l’évolution démographique et sociale, avec <strong>les</strong> ressources à<br />

disposition, sans pour autant oublier que l’être humain se trouve au cœur <strong>de</strong> ces<br />

échanges.<br />

Nous avons pu remarquer, à différentes reprises, combien la personne, que ce<br />

soit le soignant ou le patient, tend à perdre sa place <strong>dans</strong> le contexte <strong>de</strong> travail actuel.<br />

Or si le soignant ne peut pas agir sur <strong>de</strong>s facteurs comme la crise économique et <strong>les</strong><br />

mesures <strong>de</strong> restrictions qui l’accompagnent, il peut en revanche agir sur d’autres<br />

facteurs qui relèvent, quant à eux, directement ou non <strong>de</strong> politiques <strong>de</strong> gestion. Les<br />

soignants veulent agir et ils n’ont pas peur du défi, mais ils veulent l’affronter en<br />

pouvant s’engager avec l’assurance d’être soutenus et reconnus, et en y trouvant le<br />

sens adéquat, c’est-à-dire en s’engageant pour recentrer le débat sur l’essentiel : la<br />

personne humaine. Il doit donc y avoir un mouvement parallèle d’une humanisation<br />

<strong>de</strong>s pratiques soignantes avec une humanisation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s<br />

soignants, rendant possible le souci <strong>de</strong> l’humain. L’assertion est d’apparence banale,<br />

mais elle renferme le secret d’un <strong>de</strong>venir véritablement viable et il s’agit pour cela <strong>de</strong><br />

déjouer <strong>les</strong> discours managériaux qui opacifient <strong>les</strong> difficultés réel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s soignants<br />

pour amener ceux-ci à prendre position sur la place publique, au nom <strong>de</strong> l’humanité.<br />

Il faut faire en sorte que <strong>les</strong> soignants engagés, caractérisés par une <strong>de</strong>s praticiennes<br />

interrogées <strong>de</strong> « gens vivants », restent réellement vivants. Car « le soin n’est autre<br />

que l’expression agissante <strong>de</strong> notre humanité », comme le confirme Svandra<br />

(2009b, p.11). Face à cette tendance sociétale <strong>de</strong> négation d’un être humain,<br />

subitement frappé d’ostracisme, le soin, loin <strong>de</strong> n’être qu’une finalité en soi, pourrait<br />

même avoir pour vocation <strong>de</strong> constituer un modèle relationnel et une éthique <strong>de</strong> la<br />

relation humaine (Svandra, 2009b).<br />

Dans cette forme d’engagement au niveau sociétal, l’éthique occupe une place<br />

privilégiée (Bolly, 2010). L’éthique permet d’accompagner l’engagement <strong>dans</strong> son<br />

mouvement dynamique à partir du sens et sa fonction créatrice d’avenir, tout en<br />

respectant à la fois la dimension déontologique et la dimension téléologique, comme<br />

le souligne Rameix (1996, p. 87) en expliquant qu’être<br />

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