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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

Il ne s’agit là que d’un survol <strong>de</strong> la pensée éthique <strong>dans</strong> l’histoire. On pourrait<br />

affirmer sans trop <strong>de</strong> hardiesse que chaque philosophe a eu une influence, plus ou<br />

moins directe, plus ou moins importante, sur la notion <strong>de</strong> morale qui est, par son<br />

essence, au cœur même <strong>de</strong> la vie humaine en ce qu’elle a, comme principale fonction,<br />

la cohésion <strong>de</strong> toute une société (Fortin & Parent, 2004). Ce bref historique permet<br />

toutefois <strong>de</strong> mettre certains aspects en lumière, dont nous retrouvons <strong>de</strong>s influences<br />

directes <strong>dans</strong> la compréhension mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> l’éthique.<br />

Ainsi l’idée du Bien, qui est d’abord une idée abstraite chez Platon (2002), reliée<br />

à un ordre supérieur, va peu à peu <strong>de</strong>venir une idée concrète avec <strong>de</strong>s répercussions<br />

possib<strong>les</strong> et même souhaitab<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la vie quotidienne. Pour une bonne partie <strong>de</strong>s<br />

philosophes, l’éthique nécessite une intervention <strong>de</strong> la raison. C’est l’homme, avec sa<br />

faculté <strong>de</strong> jugement proprement humaine, qui intervient <strong>dans</strong> sa vie personnelle<br />

pour lui donner un sens. La raison est cet outil qui va lui permettre <strong>de</strong> définir ce qui<br />

est bien ou mal. Fort <strong>de</strong> ce jugement, l’homme va adopter la notion <strong>de</strong> responsabilité<br />

et ainsi pouvoir organiser <strong>les</strong> rapports humains en leur donnant un certain équilibre.<br />

Que la vertu soit une recherche du bonheur comme chez Aristote ou un <strong>de</strong>voir<br />

catégorique comme chez Kant, toujours est-il que c’est une valeur centrale <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

relations qui tissent le mon<strong>de</strong> et caractérisent l’humain ! Ainsi nous pouvons<br />

reconnaître avec Aristote que l’être humain est un être politique, c’est-à-dire un<br />

citoyen qui ne peut réaliser pleinement sa capacité humaine que <strong>dans</strong>, et travers la<br />

société.<br />

Cependant nous <strong>de</strong>vons également souligner <strong>les</strong> tensions qui sont apparues<br />

tout au long <strong>de</strong> cette généalogie et sous-ten<strong>de</strong>nt la pensée éthique. Les différentes<br />

conceptions, si el<strong>les</strong> sont compréhensib<strong>les</strong>, n’en comportent pas moins <strong>de</strong>s éléments<br />

constitutifs qui sont inévitablement source <strong>de</strong> conflit. Si l’on considère la vertu<br />

comme une disposition innée ou bien comme une acquisition qui sera le dur labeur<br />

<strong>de</strong> l’obéissance à la raison, et si l’on considère la vertu comme le souverain Bien ou si<br />

l’on ne prend en considération que sa forme utilitaire, il y a <strong>dans</strong> ces conceptions qui<br />

ne sont pas exhaustives presque nécessairement matière à conflit. Ces tensions, voire<br />

parfois ces conflits entre <strong>les</strong> différentes visions <strong>de</strong> la pensée éthique, sont loin d’être<br />

résolues. Il en <strong>de</strong>meure une conflictualité interne inhérente à la notion même<br />

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