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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

véritablement moteurs <strong>de</strong> l’engagement mais, si <strong>les</strong> conditions sont réunies, ils sont<br />

prêts à investir beaucoup, en particulier pour exercer une profession qui leur tient à<br />

cœur. Nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, le sens est une composante capitale pour<br />

qu’un engagement pérenne puisse se concrétiser. Sans doute est-il d’autant plus<br />

galvaudé qu’il nous échappe en partie.<br />

Peut-être faut-il repenser l’engagement comme un engagement orienté<br />

davantage vers la personne soignée que vers l’exercice du soin lui-même (T7), et<br />

travailler sur le sens <strong>de</strong> ce soin, en réfléchissant ensemble aux moyens d’améliorer la<br />

pratique plutôt que <strong>de</strong> la subir (T4).<br />

19.3.10 De la reconnaissance<br />

Dans une société qui laisse l’individu toujours davantage seul face à lui-même,<br />

le besoin <strong>de</strong> reconnaissance semble être <strong>de</strong> plus en plus prégnant. Et, même si <strong>les</strong><br />

<strong>soins</strong> ne s’exercent pas directement en vue d’une reconnaissance (E7), plusieurs <strong>de</strong>s<br />

personnes interrogées admettent néanmoins la rechercher indirectement (E3) : « …il<br />

y a un besoin <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>rrière qui est immense… (P1) », une<br />

reconnaissance à la fois <strong>de</strong> soi, mais simultanément aussi <strong>de</strong>s autres (E15). Refuser<br />

cette évi<strong>de</strong>nce serait se leurrer soi-même et vivre <strong>dans</strong> l’illusion du don gratuit (T9).<br />

La reconnaissance est source d’une valorisation qui n’est pas uniquement au<br />

bénéfice du <strong>de</strong>stinataire, mais elle imprègne en retour également son expéditeur (E3),<br />

<strong>dans</strong> un mouvement dialogique reposant sur une base <strong>de</strong> confiance (E7). De ce fait, la<br />

reconnaissance se veut vectrice d’un certain bien-être (E12), voire <strong>de</strong> bonheur :<br />

« Ceux qu’on voit qu’ils sont reconnaissants, c’est un vrai bo nheur (E15) »,<br />

tandis que son absence génère la frustration (E15). Peut-être en est-ce ainsi parce que<br />

la reconnaissance signifie, implicitement, avoir réussi à captiver l’intérêt d’autrui<br />

pour soi (P2) et, par là-même, voir son estime <strong>de</strong> soi renforcée (E14), <strong>dans</strong> la mesure<br />

où «… voir qu’on est capable <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choses… ça renforce la confiance en<br />

soi aussi (E11) ».<br />

La satisfaction <strong>de</strong>s gens, et ici tout particulièrement <strong>de</strong>s patients, constitue un<br />

grand encouragement pour <strong>les</strong> professionnels : «… quand on <strong>les</strong> (<strong>les</strong> patients)<br />

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