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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

Parler d’éthique, c’est parler <strong>de</strong>s manières <strong>de</strong> vivre et d’agir, <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

conduite qui forgent et forment le caractère d’une personne. L’éthique ne renvoie pas<br />

en premier lieu à <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s abstraits, à <strong>de</strong>s règ<strong>les</strong> théoriques, mais à du concret<br />

tangible, donc au caractère visible, digne d’éloge et <strong>de</strong> blâme, d’une personne en<br />

chair et en os. Elle émane <strong>de</strong> ce que <strong>les</strong> premiers philosophes ont appelé « la vertu »,<br />

considérée comme la manière « bonne » d’agir. En parlant du caractère, nous<br />

n’entendons pas celui donné par la nature, mais le caractère comme produit d’une<br />

certaine habitu<strong>de</strong> pratiquée <strong>dans</strong> le vécu <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> jours.<br />

L’éthique, tout comme la morale, est à la base une façon <strong>de</strong> voir et <strong>de</strong> penser le<br />

mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> scruter la vie, <strong>de</strong> réfléchir sur ses pensées et ses actes. Dans la mesure où<br />

elle nécessite effectivement une réflexion, il est impossible <strong>de</strong> la dissocier <strong>de</strong> la<br />

philosophie sans la priver <strong>de</strong> sa substantifique moelle. Depuis <strong>de</strong> nombreux sièc<strong>les</strong>,<br />

<strong>les</strong> philosophes cherchent à son<strong>de</strong>r <strong>les</strong> principes <strong>de</strong> l’action humaine, le fon<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong>s valeurs, conscients que rien ne peut dispenser <strong>de</strong> rechercher l’absolu, c’est-à-dire<br />

ce qui existe universellement pour tout homme et non pas seulement pour un sujet<br />

particulier, ni même pour sa collectivité ou sa société.<br />

Déjà Socrate, mis en scène par Platon, se pose la question avec Ménon <strong>de</strong> savoir<br />

si la vertu, l’objet premier du dialogue, s’enseigne, donc si elle est réellement le<br />

produit <strong>de</strong> la connaissance. Les thèses fina<strong>les</strong> ne nous disent pas que la vertu est<br />

connaissance, même si cette connaissance est reconnue nécessaire. À la fin du<br />

discours, nous nous trouvons simplement face à une double conclusion : « la vertu<br />

ne saurait ni venir par nature ni s’enseigner, mais elle serait présente comme<br />

une faveur divine » (Platon, 1993, 99e).<br />

Platon insiste néanmoins sur le rôle <strong>de</strong> l’éducation <strong>dans</strong> le développement <strong>de</strong> la<br />

vertu :<br />

« Ce que <strong>les</strong> enfants connaissent tout d’abord <strong>de</strong> la vertu relève donc,<br />

selon moi, <strong>de</strong> l’éducation ; si le plaisir, l’amitié, la peine et la haine<br />

surgissent correctement <strong>dans</strong> leur âme, alors q u’ils sont encore<br />

incapab<strong>les</strong> d’en avoir la notion, et si, une fois la notion acquise, <strong>les</strong><br />

sensations s’accor<strong>de</strong>nt avec elle pour reconnaître qu’el<strong>les</strong> ont été<br />

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