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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

<strong>dans</strong> le dialogue, adoptant alors une fonction <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>, elle est également l’initiatrice<br />

d’une évolution personnelle et collective, par le biais <strong>de</strong> ce même questionnement sur<br />

le sens et sur la mesure <strong>de</strong> l’engagement du professionnel.<br />

En interrogeant notre i<strong>de</strong>ntité, l’éthique interroge ce que nous sommes au plus<br />

profond <strong>de</strong> nous-mêmes, c’est-à-dire <strong>de</strong> nos valeurs et <strong>de</strong> nos motivations. Elle nous<br />

engage et fon<strong>de</strong> à la fois notre pensée et notre action. Interroger cette notion<br />

d’i<strong>de</strong>ntité, c’est réfléchir aux valeurs qui nous animent pour en constater l’impact et<br />

la portée. La dimension éthique inhérente à la notion d’i<strong>de</strong>ntité est donc centrale. Il<br />

nous semble que cette dimension est peu explorée durant la formation, alors qu’elle<br />

constitue le fon<strong>de</strong>ment même <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité infirmière. Ce sont <strong>de</strong> jeunes adultes,<br />

parfois à peine sortis <strong>de</strong> l’ado<strong>les</strong>cence, et qui sont souvent eux-mêmes encore aux<br />

prises avec l’affirmation <strong>de</strong> leur i<strong>de</strong>ntité personnelle. Malgré cet état encore instable,<br />

ces jeunes doivent pouvoir se construire une i<strong>de</strong>ntité professionnelle forte, capable<br />

<strong>de</strong> faire face aux difficultés <strong>de</strong> leur pratique future.<br />

« Les i<strong>de</strong>ntités professionnel<strong>les</strong> sont <strong>de</strong>s manières socialement<br />

reconnues, pour <strong>les</strong> individus, <strong>de</strong> s’i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> uns <strong>les</strong> autres, <strong>dans</strong> le<br />

champ du travail et <strong>de</strong> l’emploi. » (Dubar, 2000, p.95).<br />

L’i<strong>de</strong>ntité professionnelle est donc en soi une forme <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité sociale<br />

puisqu’elle se joue <strong>dans</strong> l’interaction avec l’environnement. Pour Cohen-Scali, ce qui<br />

distingue l’i<strong>de</strong>ntité professionnelle, ce n’est pas tant l’adhésion au groupe spécifique<br />

que la nécessité d’en acquérir le droit d’entrée (diplôme) (Cohen-Scali, 2000).<br />

L’i<strong>de</strong>ntité professionnelle voit la dialectique « continuité-distinction » <strong>de</strong><br />

l’i<strong>de</strong>ntité personnelle contrebalancée par une autre dialectique, collective cette fois,<br />

l’« i<strong>de</strong>ntification-distinction ». Portée par <strong>de</strong>s représentations, l’i<strong>de</strong>ntité<br />

professionnelle se transforme avec <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s et la confrontation avec la réalité. Elle<br />

est marquée par <strong>de</strong>s transactions subjectives entre l’i<strong>de</strong>ntité héritée et l’i<strong>de</strong>ntité visée,<br />

ainsi que par <strong>de</strong>s transactions objectives entre l’i<strong>de</strong>ntité attribuée et l’i<strong>de</strong>ntité<br />

assumée (Dubar, 1999).<br />

L’estime <strong>de</strong> soi est au centre <strong>de</strong> ce processus car la reconnaissance sociale ne<br />

saurait suffire. Elle doit se doubler <strong>de</strong> reconnaissance affective.<br />

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