L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

TROISIÈME PARTIE – MÉTHODOLOGIE
14.3 Caractéristiques des entretiens
Nous baser uniquement sur des questionnaires nous a semblé totalement
inapproprié en regard de la thématique et de la complexité du phénomène étudié.
Par ailleurs, l’expérience montre que les réponses apportées dans un questionnaire
sont parfois peu réfléchies et relativement superficielles (Dépelteau, 2000). C’est
pourquoi la deuxième étape, l’approfondissement par les entretiens, nous semblait
incontournable.
Bien appropriés à la démarche hypothético-déductive, nous avons opté pour
des entretiens de type semi-directif selon Kaufmann (2011). Le chercheur dispose
d’une grille de thèmes dont il ne révèle pas le contenu à la personne interrogée. La
formulation des questions n’est pas prédéterminée. Il pose une question de départ et
laisse la personne s’exprimer librement, en intervenant peu, en reformulant pour
s’assurer d’une bonne compréhension et en intervenant lorsque l’interlocuteur
s’éloigne du sujet traité, ce qui constitue la seule contrainte à la liberté de l’enquêteur.
Les termes de non-directivité ou semi-directivité sont issus de la psychosociologie de
Rogers, psychothérapeute ayant montré, dans les années quarante, l’importance de
ne pas « enfermer » l’interlocuteur dans un schéma prédéfini mais de lui laisser une
certaine « indépendance psychologique » (Blanchet & Gotman, 2001, p.12). Nous
partageons toutefois l’avis de Kaufmann (2011), selon lequel un effacement trop
important de l’enquêteur peut générer une très grande retenue chez l’interviewé.
Sans pour autant nous engager dans une discussion, acquiescer franchement ou
donner notre avis, nous avons choisi d’être présente par notre posture et notre écoute
active, qui démontre, à notre avis, notre intérêt pour la personne interrogée.
La technique utilisée pour l’entrevue est donc celle de l’entretien semi-structuré.
Cette technique permet de cerner les données de manière plus précise que le
questionnaire. L’espace est laissé au discours, les questions ne sont pas posées dans
un ordre figé, mais en fonction de la discussion et en respectant le cadre de pensée
des personnes interrogées. La grille de questions correspond à un canevas souple
ayant pour seul but de guider le chercheur pour qu’il ne s’éloigne pas du sujet. Cette
technique a le mérite de « combiner l’objectivité et la profondeur » (Lamoureux,
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