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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE<br />

5. Un rapport au temps modifié par la logique économique qui veut que le<br />

temps soit monnayable ;<br />

6. Un rapport à l’espace modifié par <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> communication ;<br />

7. Un rapport aux idées et aux valeurs rendu plus critique par la<br />

médiatisation et l’importance accordée au scientifique. Baigné <strong>dans</strong> un<br />

relativisme moral qui fait cohabiter une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> valeurs en son sein,<br />

le mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne laisse l’individu face à la lour<strong>de</strong> tâche <strong>de</strong> créer son<br />

propre système <strong>de</strong> valeurs. Son engagement va ensuite en dépendre, et<br />

l’on comprend que celui-ci se soit donc fortement modifié lorsque l’on<br />

considère toutes ces transformations ;<br />

8. Le rapport à la transcendance et au Salut, qui <strong>de</strong>vrait permettre à<br />

l’homme d’acquérir une plus gran<strong>de</strong> autonomie, le laisse néanmoins sans<br />

repères clairs et précis tant l’objet même <strong>de</strong> cet idéal transcendantal est<br />

soumis à la relativité <strong>de</strong>s opinions.<br />

Pour <strong>les</strong> auteurs <strong>de</strong> l’Antiquité, Platon et Aristote, tout comme quelques sièc<strong>les</strong><br />

plus tard pour Spinoza, l’éthique représente un but suprême qui serait la<br />

« meilleure » façon <strong>de</strong> se conduire <strong>dans</strong> son existence. Or ce but serait, selon eux, en<br />

harmonie avec la sagesse ou la connaissance <strong>de</strong> l’ordre qui régit l’univers. Avec <strong>de</strong>s<br />

penseurs comme Rousseau ou Kant, cette conception <strong>de</strong> l’éthique, qui élève la<br />

connaissance en Bien suprême, est totalement bouleversée. Pour Rousseau, comme<br />

pour Kant, la vertu cesse d’être liée à la connaissance. Chez Rousseau, la conscience<br />

est considérée comme un « instinct divin » qui se veut apte à juger du bien comme<br />

du mal. Chez Kant, elle est inhérente à l’humain par le biais <strong>de</strong> ce « tribunal<br />

intérieur » que constitue la conscience. Elle est directement liée à la volonté qui<br />

oriente l’agir <strong>de</strong> l’homme (Savadogo, 2008). Apel et Habermas prolongent ensuite ce<br />

tournant amorcé au siècle <strong>de</strong>s Lumières pour attribuer à l’homme seul cette capacité<br />

<strong>de</strong> se dicter ses propres lois, en discussion avec la collectivité <strong>dans</strong> laquelle il évolue.<br />

Cette « relativité <strong>de</strong>s valeurs, (…) impose <strong>de</strong> renoncer à rechercher ce<br />

qui est bien en soi pour l’homme pour s’interroger sur <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong><br />

validation <strong>de</strong>s conduites humaines… la réflexion sur le "juste", doit<br />

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