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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

CHAPITRE 2 - ÊTRE SOIGNANT, UN DÉFI AU QUOTIDIEN<br />

2.1 La réalité d’un contexte difficile<br />

Le contexte actuel <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> rend difficile la prise en charge holistique telle<br />

que prônée par <strong>les</strong> différents modè<strong>les</strong> <strong>infirmiers</strong>. Que ce soit <strong>dans</strong> <strong>les</strong> centre<br />

hospitaliers, <strong>les</strong> institutions pour personnes âgées, handicapées, ou encore <strong>les</strong> centres<br />

<strong>de</strong> <strong>soins</strong> à domicile, une démarche <strong>de</strong> <strong>soins</strong> individuelle exhaustive est parfois<br />

compromise par une dotation en personnel insuffisante (De Bouvet & Sauvaige,<br />

2005). Pourtant c’est la conception humaniste qui est présentée et entraînée à l’école<br />

et durant la formation pratique. On comprend dès lors que la frustration puisse<br />

surgir chez <strong>les</strong> soignants convaincus <strong>de</strong> cette approche dont ils ont sans doute pu<br />

constater l’efficacité et qu’ils ne peuvent mettre en œuvre en raison <strong>de</strong>s contingences<br />

institutionnel<strong>les</strong>.<br />

Un problème majeur rési<strong>de</strong> <strong>dans</strong> le manque <strong>de</strong> personnel pour le nombre <strong>de</strong><br />

patients. Les soignants déplorent <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir réaliser <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> à la chaîne sans avoir<br />

<strong>de</strong> temps pour une prise en charge holistique. Les infirmières doivent toujours être<br />

<strong>dans</strong> une dimension <strong>de</strong> partage : <strong>de</strong> leurs compétences, <strong>de</strong> leur savoir… El<strong>les</strong><br />

partagent <strong>les</strong> moments <strong>les</strong> plus intimes (naissance et mort). Le métier d’infirmière<br />

peut s’avérer très prenant sur le plan émotionnel et nécessite <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s espaces<br />

pour échanger entre pairs : « Si l’on n’a pas le temps <strong>de</strong> ventiler ses émotions,<br />

alors on préfère ne plus s’investir émotionnellement » (Dubet, 2002, p.223). Le<br />

risque <strong>de</strong> la démotivation et du désengagement est grand.<br />

Par ailleurs, l’impossibilité <strong>de</strong> l’infirmière <strong>de</strong> s’occuper du patient <strong>de</strong> manière<br />

optimale n’est pas seulement liée à sa charge <strong>de</strong> travail, mais également à l’évolution<br />

<strong>de</strong> la prise en charge hospitalière. Les séjours étant beaucoup plus courts,<br />

l’établissement <strong>de</strong> la relation au patient s’en trouve considérablement modifié. Le<br />

caractère « hospitalier » <strong>de</strong>s hôpitaux tend à se transformer au profit d’une logique<br />

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