L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
En ce qui concerne la santé, la définition posée par l’OMS est très exigeante et se
veut le reflet de la pensée sociétale qui la fonde. Définie comme un « état de
complet bien-être », la santé est donc en opposition totale avec la maladie qui lui
porte atteinte et la trahit. La maladie représente ce fléau à combattre qui nous
empêche de grandir, de nous développer et de nous épanouir. Pour la combattre, il
faut l’aide de la personne.
Au cœur du soin, la personne est conçue comme un être bio-psychosocial et
spirituel en interaction constante avec son environnement, dotée d’une conscience,
de certaines facultés mais nécessitant l’aide d’autres personnes dans des situations
précises.
Cette aide peut être apportée par les soins infirmiers, centrés sur la santé et
visant à rétablir l’équilibre perdu avec celle-ci. On distinguera les soins de nursing,
les soins de prévention, les soins dits aigus, c’est-à-dire curatifs, les soins palliatifs et
les soins de réhabilitation.
Différents modèles de soins infirmiers, enseignés aujourd’hui encore, ont vu le
jour dans les années soixante-dix, proposant des approches très diverses pour
aborder les soins. Ce sont des modèles très riches qui ont permis de développer
grandement le rôle propre et de faire émerger une conception du soin qui influence
encore aujourd’hui notre compréhension de la profession. Ils restent néanmoins
relativement complexes et intensifs dans leur utilisation.
Ces quatre concepts de personne, santé, soins et environnement sont restés
inchangés dans leur définition, mais leur compréhension a évolué avec la
compréhension des phénomènes au niveau sociétal, et s’est modifiée au rythme de
différents paradigmes qui ont marqué la profession infirmière durant plus d’un
siècle.
En effet, des théoriciennes de soins infirmiers, parmi lesquelles Collière,
Henderson, Orem, Watson, Peplau et Parse pour n’en citer que quelques-unes, ont
mis en évidence différentes philosophies, et avec elles aussi différents paradigmes
qui ont eu, et continuent d’avoir une influence notable sur la pratique infirmière
(Kérouac et al., 2003). Ces paradigmes influencent l’activité soignante sans même que
nous en soyons forcément toujours conscients. Ils évoluent avec le temps et
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