L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Pour ces professionnels, un changement et un attrait nouveau peuvent voir le
jour dans les soins infirmiers pour autant que le rôle propre soit mieux défini et
permettent de construire du sens (T13). L’identité passe, certes, par le savoir-faire et
les compétences (T3) et il est indispensable de justifier ce travail infirmier (E1), de le
légitimer pour être reconnu comme professionnel : « Si on est crédible, si on a des
arguments, si on peut expliquer au médecin, pourquoi on a fait ça, ce qu’on a
observé et tout… on se met en professionnel… (P10) ». Les modèles de soins
développés durant ces dernières décennies sont un atout considérable, car ils
« mettent vraiment les vrais mots sur ce que fait l’infirmière, et montrent à
quel point l’infirmière est indispensable… cela permet de montrer que, si on
enlève des infirmières bien formées, ben que le système il périclite ou que ça
coûte encore beaucoup plus cher au système de santé… (T12) ». C’est tout
particulièrement dans l’engagement au niveau du rôle propre que ce savoir
relativement récent prend toute son envergure et permet de dessiner le contour
d’une identité plus affirmée. Il s’agit de ne pas se confiner dans le rôle prescrit (E11),
selon le stéréotype de l’infirmière « qui fait les piqûres », même si ce rôle est de plus
en plus favorisé (E12) au détriment d’un rôle propre qu’il tend à absorber (E25) parce
que moins visible : « on est quand même dans des structures où le rôle
autonome devient de plus en plus maigre si on veut bien, par manque de
temps…(P10) ». Favoriser le rôle autonome, c’est permettre à la créativité et à
l’engagement du jeune professionnel motivé de trouver sa place, au lieu de tomber
dans une acculturation résignée (T10).
À cette question d’une étudiante : « Est-ce que l’identité infirmière elle peut
quand même s’affirmer sans le rôle autonome, parce que l’ engagement, il est
quand même souvent lié au rôle autonome ? (E13) », nous répondrons donc,
après ces considérations, que l’enjeu réside réellement dans la valorisation de ce rôle
(P4) dans lequel l’engagement trouve à la fois sa source vivifiante et sa pleine
expression. Les professionnels ont ensuite à apprécier leur discipline pour savoir la
mettre en valeur « Il faut ensuite être capable soi -même de se valoriser à
travers ça aussi, de le reconnaître et pas d’attendre forcément que la
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