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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la dimension relationnelle et singulière du soignant au soigné, il en va,<br />

<strong>dans</strong> cette appréhension <strong>de</strong> l’altérité, d’une dimension beaucoup plus générale <strong>de</strong>s<br />

valeurs éthiques introduites <strong>dans</strong> un comportement professionnel (Jutras, 2007b).<br />

Préparer à assumer une responsabilité éthique<br />

L’interrogation éthique a pour but <strong>de</strong> susciter l’inquiétu<strong>de</strong> fondamentale du rapport<br />

à l’Autre qui permet <strong>de</strong> ne pas oublier que cet Autre est unique et qu’il convient <strong>de</strong><br />

considérer, au travers <strong>de</strong> l’altérité, la dignité d’un être singulier. C’est pour cette<br />

raison que Sirven (1999) insiste sur l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> se soumettre au questionnement<br />

éthique, comme moyen « d’éviter cette éclipse <strong>de</strong> la conscience que l’on nomme<br />

bonne conscience et qui peut tout justifie r » (p.120). Le questionnement n’attend<br />

pas <strong>de</strong> réponse, mais relève d’une mise en gar<strong>de</strong> et d’une inquiétu<strong>de</strong> au sens<br />

aristotélicien du terme. Il s’agit d’une pru<strong>de</strong>nce faite d’un esprit sur le qui-vive, sans<br />

repos, attentif aux évènements. C’est le doute évoqué par Svandra (2004) comme<br />

étant une forme d’obligation à une remise en question constante du soignant sur le<br />

sens et <strong>les</strong> conséquences <strong>de</strong> son action, remise en question émanant du souci éthique<br />

<strong>de</strong> la relation (P8).<br />

La responsabilité éthique s’exprime, bien entendu, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> situations <strong>de</strong><br />

dilemmes éthiques dont la pratique hospitalière foisonne. Différentes situations qui<br />

heurtent <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong>s soignants comme <strong>de</strong>s situations d’euthanasie, <strong>de</strong> sédation<br />

terminale, <strong>de</strong> contention, d’injustices <strong>dans</strong> <strong>les</strong> traitements, nous ont été relatées. La<br />

responsabilité éthique <strong>dans</strong> ces situations est évi<strong>de</strong>nte. Néanmoins, la responsabilité<br />

qui jouxte la pratique quotidienne, qui l’encadre et la justifie, n’en est pas moins<br />

importante. Or, la dimension éthique, présente <strong>dans</strong> la quotidienneté <strong>de</strong> la pratique<br />

plus routinière, semble parfois peu consciente, tout particulièrement chez <strong>les</strong><br />

soignants. Elle n’est en tout cas pas, ou très peu, verbalisée. C’est comme si elle<br />

n’avait pas vraiment <strong>de</strong> place, une sorte <strong>de</strong> remise en question indésirable <strong>dans</strong> cette<br />

pratique dominée par <strong>les</strong> consensus complices <strong>de</strong> la logique <strong>de</strong> rentabilité. La<br />

pratique réflexive permettrait <strong>de</strong> lui redonner la place centrale qui lui revient <strong>dans</strong> le<br />

questionnement <strong>de</strong> l’activité au quotidien (P8).<br />

Contrairement à Perrenoud (2001), nous séparons ici la dimension éthique et<br />

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