L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

DEUXIÈME PARTIE – CADRE DE RÉFÉRENCE SPÉCIFIQUE
force repose sur une identification, le partage de valeurs communes à l’institution et
aux groupes de travail. Brown (1996) conclut dans une méta-analyse que la personne
engagée est celle qui trouve son activité motivante, la considère comme un défi à
relever, est engagée à la fois envers son activité mais aussi envers son institution, et
s’engage volontiers dans des relations professionnelles avec ses collègues et ses
supérieurs (Brown, 1996). L’engagement réfère presque toujours à un attachement
émotionnel qui est basé sur le partage d’intérêts et de valeurs.
Dans le langage courant, il est parfois difficile de faire la différence entre la
notion d’engagement et celle d’implication. Les deux sont souvent employés de
manière indifférenciée. Selon Paillé :
« L’implication au travail désigne un état psychologique qui fait
référence à la manière dont un employé considère son activité
professionnelle comme une dimension importante pour lui et qui
contribue à donner du sens à son existence . » (Paillé, 2008, p.147).
Lapointe (1995, p.6) précise que le
« concept d’implication au travail se propose de prendre en compte
la subjectivité et la volonté qui caractérisent le travail réel et qui
laissent aux salariés une certaine autonomie. Il est mesurable à
l’aide des indicateurs suivants : les soins apportés à l’attention
portée au travail ; la rapidité d’intervention en cas d’imprévu, les
efforts consentis pour obtenir productivité et qualité ; l’intérêt
porté au travail. »
Kiesler (1971), quant à lui, ne propose pas moins de trois cadres de
l’engagement :
1. La première se réfère au lien à une personne ou une chose,
2. La seconde se rapport à l’engagement dans l’action,
3. La troisième envisage la personne dans son lien à un cours d’action.
Selon cet auteur, l’engagement est essentiellement mû par une force interne, alors
que Joule et Beauvois (1998) qui reprendront son analyse quelques années plus tard,
165