L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

l’interaction d’autres disciplines.
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
Ainsi les soins infirmiers ont tout d’abord été marqués par le paradigme de la
catégorisation, selon lequel il est possible de différencier des éléments, de les classer
et de trouver des causes (à certaines pathologies). La santé publique, avec son
orientation sur la prévention ainsi que les pratiques médicales sont largement basées
sur ce paradigme.
Dans ce contexte de catégorisation, nous retrouvons les quatre concepts clé avec
une compréhension qui lui est liée. La personne est alors un ensemble que l’on peut
diviser en entités distinctes. L’environnement est extérieur à la personne et on lui
accorde surtout une influence négative, la santé est extrêmement prisée et les soins
sont orientés vers la résolution de problèmes. L’infirmière tente de résoudre les
particularités qui génèrent la pathologie et le manque d’autonomie du patient.
Le paradigme qui suit est celui de l’intégration qui, quant à lui, se centre sur la
personne. Selon cette conception, la personne n’est plus considérée pour ses parties
mais comme formant un Tout, égal à la somme de ses parties, avec des composantes
biologiques, psychologiques, sociales et spirituelles. L’environnement n’est plus
seulement le contexte familial ou naturel, mais l’ensemble des évènements qui
influent sur le patient (contexte politique, historique, culturel…) et son impact n’est
plus forcément négatif ni uniquement orienté vers la personne, mais s’exprime
davantage dans la réciprocité. La santé n’est plus un absolu mais un but idéal vers
lequel on doit tendre sans pour autant occulter la maladie avec laquelle on doit
trouver un équilibre. Les soins visent alors à maintenir cet équilibre, ils offrent à la
personne ce dont elle a besoin pour tendre vers l’idéal en exerçant un rôle de
prévention, de conseil et accordent également une attention toute particulière aux
besoins relationnels et psychologiques.
Les modèles conceptuels sont largement inspirés de cette orientation centrée sur
la personne plutôt que sur la pathologie.
Kérouac (2003, p.15), citant Gortner rappelle que dans les années cinquante, la
vocation première des soins infirmiers relève encore de la charité et de
l’accompagnement.
Après 1960, on s’éloigne de cette pensée encore très empreinte du passé
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