L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
valorisation vienne des autres (T4) ». Ce sont aux infirmières de croire en leurs
compétences et de les faire reconnaître à leur juste valeur (P5).
19.3.8 La dynamique d’équipe, élément contributif à
l’engagement
L’identité professionnelle se construit au sein du groupe qui exerce la même
profession et la dynamique d’équipe joue un rôle important dans la manière dont les
membres de l’équipe vont venir habiter, voire faire évoluer cette identité. Cette
constellation d’individus qui constitue l’équipe a déjà son impact direct au niveau de
l’engagement professionnel. Les soignants, en particulier ceux qui travaillent à plein
temps, passent une bonne partie de leur quotidien aux côtés de leurs collègues (T4),
travaillant parfois douze heures d’affilée aux côtés de mêmes personnes, de jour
comme de nuit (P2). Hormis quelques exceptions comme les infirmières scolaires ou
infirmières en entreprise, par exemple, le métier de soignant ne s’exerce pas en solo
mais au sein d’une équipe. Qui plus est, ces personnes vivent ensemble des situations
émotionnellement très chargées qu’il est difficile d’appréhender réellement lorsque
l’on est étranger à cette profession : des moments joyeux, mais surtout des moments
aussi très éprouvants de confrontation aux phases et situations les plus extrêmes de
l’existence. L’équipe est un moteur d’engagement précieux, « une sacrée force
parce que dans ces choses difficiles à vivre de pouvoir partager, échanger, tout
le monde ne peut pas comprendre à l’extérieur non plus ce qu’on est en train
de vivre…(T4) ». Le soutien des collègues est d’autant plus important lorsque le
soignant est lui-même atteint dans son intégrité physique ou mentale. On relèvera
l’exemple donné par un praticien évoquant avec émotion un incident récent survenu
sur un service psychiatrique lorsque son collègue était de garde. Une patiente avait
manqué d’étrangler son collègue dans un accès de folie, si celui-ci n’avait été secouru
par un autre patient alerté par le bruit (P8). Au travers de cette solidarité orientée
vers un même but, c’est le sens de l’activité qui est rendu possible, un sens à son tour
perceptible pour le patient et bénéfique pour lui (P1).
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