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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

« La profession <strong>de</strong>s soignants, le groupe <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la santé le plus<br />

important en Europe, aura un rôle critique à jouer pour permettre à la<br />

voix du patient d’être pleinement entendue .» (Tope et Koskinen, 2003,<br />

p.163).<br />

3.4 La relation soignante<br />

Dubet (2002), <strong>dans</strong> son ouvrage Le déclin <strong>de</strong> l’institution, s’interroge quant aux<br />

professions qui ont pour objectif le travail « sur autrui » et impliquent donc <strong>de</strong><br />

définir plus précisément ce qu’est cet « autrui ». Il démontre <strong>les</strong> tensions qui peuvent<br />

exister entre <strong>les</strong> différentes positions éthiques que le terme peut prendre et <strong>les</strong><br />

divergences <strong>de</strong> compréhension dont il peut faire l’objet. Dans une profession qui a<br />

l’Autre pour objet, se pose d’emblée cette question <strong>de</strong> notre regard sur l’altérité et <strong>de</strong><br />

notre attitu<strong>de</strong> vis-à-vis d’elle, <strong>de</strong> notre engagement à son égard. Le soin s’incarne<br />

<strong>dans</strong> la relation entre <strong>de</strong>ux personnes et génère à son tour un lien social. C’est<br />

pourquoi Hesbeen (1998, p.25) le décrit comme le moment « d’une rencontre et<br />

d’un accompagnement ».<br />

Le soignant a la lour<strong>de</strong> tâche d’essayer <strong>de</strong> se glisser <strong>dans</strong> la peau <strong>de</strong> l’Autre afin<br />

<strong>de</strong> comprendre ce qu’il vit. Le soignant participe à la décision du soin et dispose ainsi<br />

d’une autorité. En même temps, il ne peut « qu’être avec » et non prendre une<br />

posture <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> qui connaîtrait par avance le chemin.<br />

Il vit parfois une distorsion entre son savoir et <strong>les</strong> exigences <strong>de</strong> sa pratique. Il a<br />

par exemple le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> véracité, selon <strong>les</strong> principes éthiques <strong>de</strong> sa profession (ASI,<br />

2000), alors qu’il se voit souvent contraint <strong>de</strong> taire <strong>de</strong>s informations, voire <strong>de</strong> faire<br />

semblant parfois.<br />

L’éthique existe principalement <strong>dans</strong> la relation à l’Autre. C’est cette rencontre<br />

avec l’Autre, cette confrontation avec le prochain, qui lui donne sa substance.<br />

Chez Ricœur comme chez Lévinas, l’éthique se noue face à l’altérité <strong>de</strong> l’autre<br />

homme. C’est la dimension horizontale <strong>de</strong> la responsabilité.<br />

Ainsi, pour Emmanuel Lévinas, il faut partir du seul visage d’autrui. « L’accès<br />

au visage est d’emblée éthique. » (1982, p.79). Autrui a son sens en soi,<br />

indépendamment <strong>de</strong>s relations qui existent entre lui et moi et qui font que nous nous<br />

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