L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

QUATRIÈME PARTIE – RÉSULTATS ET ANALYSES
Et nous citerons cette infirmière qui explique que, lorsqu’elle travaillait à 100%,
elle était épuisée, mais qu’à présent, avec un 50% comme taux d’activité, elle pouvait
« respirer » (P9). Faut-il en conclure qu’un pourcentage supérieur est synonyme
d’asphyxie ? On peut se poser la question, au vu de tous les problèmes engendrés
par le stress dans ce secteur professionnel, ces dernières années plus particulièrement.
19.3.7 L’engagement, élément fondateur de l’identité
professionnelle
Réfléchir sur l’engagement infirmier impose un détour par le concept d’identité,
en tant que l’engagement professionnel affecte en profondeur l’identité personnelle
et professionnelle de l’individu.
Si la motivation et l’intérêt sont des témoins de l’engagement (E3), celui-ci
s’inscrit à son tour dans un processus identitaire précis. Pour certains, il paraît
impensable de dissocier l’engagement de l’identité (E16), c’est un impératif qui
distingue la profession infirmière d’autres professions (E13, E16). Dans cette
profession particulière, il semble que l’identité professionnelle soit d’emblée liée à
l’engagement, dans la mesure où « on donne de nous, de notre patience, de notre
écoute (E13) ». Il s’agit d’une implication importante de la personne qui ne manque
pas d’avoir des répercussions identitaires.
Or, parce qu’elle est tellement spécifique et importante pour l’exercice de la
profession, il est indispensable d’oser défendre cette identité qui semble encore peu
affirmée, à cheval entre, d’un côté, des positions inférieures d’aides-soignants et des
ASSC (assistants en soins et santé communautaire) et, de l’autre côté, le corps
médical : «… j’ai l’impression des fois qu’on est pas une profession à part
entière. C’est vrai qu’on est au -dessus des ASSC, au-dessous des médecins et
puis c’est vraiment un entre-deux qui répond aux attentes des uns et des
autres, mais après voilà… (E1) ». Il est nécessaire d’oser affirmer les valeurs de la
profession et « d’apprendre à se positionner, aussi à dire non à certaines
pratiques, certaines demandes (P7) ». Cette démarche est d’autant plus
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