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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

Si l’éthique a aujourd’hui beaucoup plus <strong>de</strong> succès que la morale, c’est qu’elle<br />

répond mieux à une exigence légitime <strong>de</strong> l’homme mo<strong>de</strong>rne qui est <strong>de</strong> conserver sa<br />

liberté et son esprit critique <strong>dans</strong> le choix <strong>de</strong> ses valeurs. Les valeurs, <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><br />

on retrouve le mot « évaluer », sont, pour l’Éthique d’Aristote, <strong>les</strong> vertus avec le<br />

sens d’excellence <strong>dans</strong> l’agir. Il y a surtout implicitement la notion <strong>de</strong> préférence, ce<br />

qui suppose la liberté et la volonté <strong>de</strong> l’être humain capable <strong>de</strong> mettre un ordre <strong>dans</strong><br />

ses choix et capable aussi d’exercer un jugement moral.<br />

Ricœur considère que la volonté <strong>de</strong> Kant a pris le pas sur le « désir<br />

raisonnable » d’Aristote et se rapproche ainsi plus <strong>de</strong> la loi par la notion du <strong>de</strong>voir,<br />

du « ce qu’il faut faire » (Ricœur, 1990, p.240).<br />

Pour être éthique, l’homme ne peut se contenter <strong>de</strong> sa faculté <strong>de</strong> raisonner. Il<br />

doit y avoir une répercussion <strong>dans</strong> ses actes qui donne à la notion <strong>de</strong> responsabilité<br />

toute sa dimension. La responsabilité commence là où l’homme <strong>de</strong>vient conscient <strong>de</strong><br />

sa prise <strong>de</strong> position et <strong>de</strong>s conséquences éventuel<strong>les</strong>. Ainsi, selon Mueller, il y a<br />

interdépendance entre <strong>les</strong> notions <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> culpabilité :<br />

« Il importe <strong>de</strong> désimbriquer responsabilité et culpabilité, afin d’établir<br />

la dimension éthique <strong>de</strong> la responsabilité ; mais il faut réfléchir aussi à<br />

leur interdépendance, si l’on ne veut pas réduire la responsabilité à une<br />

simple activité du sujet, alors qu’elle signifie toujours aussi<br />

l’imputation éthique d’une faute possible . » (Mueller, 1999, p.308).<br />

C’est <strong>dans</strong> cette notion même <strong>de</strong> la responsabilité que se joue la réalité<br />

infirmière au quotidien. Pourtant, <strong>de</strong> par <strong>les</strong> contingences liées à la pratique <strong>dans</strong> le<br />

contexte actuel, le spectre menaçant <strong>de</strong> la culpabilité jette une ombre toujours plus<br />

gran<strong>de</strong> sur la responsabilité.<br />

« Seule une éthique peut proposer <strong>de</strong>s contenus et <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments à une<br />

responsabilité professionnelle qui, livrée à elle -même, risquerait <strong>de</strong><br />

favoriser le retour du formalisme et du conventionnalisme, drapés <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> plis <strong>de</strong> "la morale" et <strong>les</strong> replis <strong>de</strong> la bonne conscience . » (Misrahi,<br />

1995, p.76).<br />

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