L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE
voisins européens, la formation des infirmières s’est vue autorisée l’entrée au degré
tertiaire universitaire. Les HES (Hautes Écoles Spécialisées) ont pris le relais des
écoles de soins infirmiers traditionnelles.
La profession s’en trouve ainsi valorisée. Elle est davantage présente sur la
scène politique et dans les débats sociétaux. Néanmoins, corrélativement à cette
nouvelle position, les exigences à son endroit ont été revues à la hausse. Les attentes
en termes de responsabilité, d’engagement, de qualité des soins répondant à des
normes précises, de capacité d’analyse et de positionnement sont maintenant plus
élevées que jamais. Ces exigences ne sont pas sans répercussions sur les étudiantes et
sur la manière dont leur identité professionnelle va se construire. Selon le référentiel
des compétences HES version 2004 (Annexe 3), les soignants compétents sont ceux
qui, face à des situations complexes, font preuve de réflexivité, dans la conscience de
leurs intentions et de leur pouvoir sur l’Autre. Ici la compétence s’ancre par
conséquent sur le jugement clinique, l’analyse critique, la réflexion sur ses actes ou
encore la prise de responsabilité qui sont, comme nous l’avons vu, des éléments
fondamentaux de la profession infirmière. Ceux-ci néanmoins ne sauraient se
soustraire à un questionnement et une réflexion éthique puisque, nous l’avons vu
plus haut, les valeurs qui fondent notre conception du monde, notre regard sur nos
semblables et notre compréhension du soin, sont des déterminants majeurs dans la
manière dont nous allons trouver un sens dans notre activité.
Si la profession comporte donc des aspects complexes de par sa nature même, la
difficulté se trouve encore majorée par la situation actuelle et le peu de valorisation
des infirmières. L’actuelle profession soignante est fortement mise à l’épreuve. La
situation économique difficile qui s’accompagne, depuis quelques années, de
mesures de restrictions budgétaires et de réduction de personnel, rendent l’exercice
de la profession plus ardu que par le passé. Bien souvent, ce sont des éléments
relevant de l’humain et de sa dignité qui sont montrés du doigt comme étant mis à
mal par les contraintes institutionnelles et économiques. L’infirmière doit faire
preuve de beaucoup d’adaptation pour parvenir à exercer sa profession au plus
proche de ses convictions et des standards de bonnes pratiques, tout en tenant
compte des contraintes qui lui sont imposées. Le terme de care n’est pas arrivé par
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