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L'engagement dans les soins infirmiers - Université de Rouen

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PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE<br />

La seule fin en soi susceptible <strong>de</strong> déterminer universellement la volonté est la<br />

personne humaine, considérée comme une fin et jamais simplement comme un<br />

moyen. Elle mérite dignité et respect. Ces aspects <strong>de</strong> la morale telle que la définit<br />

Kant sont très présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> débats actuels sur <strong>les</strong> grands sujets éthiques touchant<br />

à notre profession. Cette notion <strong>de</strong> dignité <strong>de</strong> la vie intervient fréquemment <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

décisions qui touchent à la cessation <strong>de</strong> traitements thérapeutiques, parfois<br />

considérés comme abusifs, à l’euthanasie et le droit <strong>de</strong> mourir « <strong>dans</strong> la dignité »,<br />

aux techniques très invasives <strong>de</strong> procréation médicalement assistée et aux limites <strong>de</strong><br />

la réanimation…<br />

Kant désire avant tout conforter la place <strong>de</strong> la raison <strong>dans</strong> <strong>les</strong> limites <strong>de</strong> son<br />

expérience sensible, car c’est elle qui permet à l’homme d’avoir un regard et une<br />

action pertinents sur le mon<strong>de</strong>.<br />

Selon Aristote la raison est présente, au moins <strong>dans</strong> ses prémices, dès le plus<br />

jeune âge, et octroie ainsi la faculté à l’homme <strong>de</strong> rechercher le « juste milieu ». Chez<br />

Kant, l’être humain doit se soumettre entièrement et volontairement à la raison<br />

acquise par l’éducation. Dans la conception kantienne, l’éducation sert à développer<br />

l’obéissance à la raison, alors que, <strong>dans</strong> la conception aristotélicienne, l’éducation ne<br />

vise que le développement <strong>de</strong>s dispositions à faire ce qui est juste, en usant<br />

d’habitu<strong>de</strong>s, c’est-à-dire <strong>de</strong> « disposition acquise par <strong>de</strong>s actes répétés »<br />

(Blon<strong>de</strong>au, 1986).<br />

La formation que propose Kant est davantage <strong>de</strong> nature intellectuelle, tandis<br />

que celle d’Aristote est davantage pratique. Cette différence <strong>dans</strong> la conception<br />

morale a donc <strong>de</strong>s répercussions sur la façon d’envisager l’éthique aujourd’hui, ainsi<br />

que sur la façon dont nous allons envisager son enseignement et son application aux<br />

choses.<br />

Un peu plus tard, Bentham, contemporain <strong>de</strong> Kant, et plus tard Stuart Mill vont<br />

donner une autre orientation au concept d’éthique en faisant du bonheur du plus<br />

grand nombre et <strong>de</strong> l’intérêt commun le principe <strong>de</strong> la moralité. Le calcul <strong>de</strong> la<br />

quantité et <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s plaisirs et l’harmonie entre <strong>les</strong> intérêts individuels et le<br />

bonheur commun constituent <strong>les</strong> seuls critères d’évaluation. À nouveau, nous ne<br />

pouvons manquer <strong>de</strong> souligner cette opposition <strong>dans</strong> la façon d’envisager l’éthique.<br />

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