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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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forma de gobierno ideal (la soberana es sabia y bu<strong>en</strong>a, los campesinos son libres, no hay<br />

corrupción…), y al que Boufflers añade una nota picante: la reina es la amante de<br />

todos 18 . El <strong>en</strong>cu<strong>en</strong>tro ti<strong>en</strong>e lugar <strong>en</strong> un jardín que la destreza y el artificio han<br />

convertido <strong>en</strong> el valle de su primer <strong>en</strong>cu<strong>en</strong>tro; es la reproducción de un paisaje natural y<br />

salvaje <strong>en</strong> un rincón del jardín del palacio 19 ; pero la ilusión dura poco pues el marido<br />

celoso 20 pone fin a este idilio expulsando a los dos amantes. La última etapa hacia la<br />

búsqueda de la felicidad termina para Aline y su amado <strong>en</strong> el descubrimi<strong>en</strong>to de la<br />

amistad, d<strong>en</strong>tro de la soledad y de la naturaleza <strong>en</strong> el estado salvaje que repres<strong>en</strong>ta el<br />

desierto. Los dos se aíslan deliberadam<strong>en</strong>te del mundo, es decir de <strong>las</strong> pasiones, de los<br />

prejuicios, de la corrupción y de la corte. Incluso Aline huye de este mundo que le ha<br />

aportado honores y espl<strong>en</strong>dores haci<strong>en</strong>do reina a la pequeña campesina que era 21 .<br />

2.- Este cu<strong>en</strong>to debe ser situado <strong>en</strong> el conjunto de la obra de Boufflers. En primer<br />

lugar, es necesario conocer la situación personal del autor <strong>en</strong> esta primera época de su<br />

carrera literaria. Boufflers no había sacado de la corte de Lunéville 22 sino ejemplos<br />

18 « […] je m’arrêtai <strong>en</strong> Golconde. C’était alors le plus florissant État de l’Asie. Le peuple étoit heureux<br />

sous l’empire d’une femme qui gouvernoit le Roi par sa beauté et le Royaume par sa sagesse. Les coffres<br />

des particuliers et ceux de l’État étoi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pleins. Le paysan cultivoit sa terre pour lui, ce qui est<br />

rare, et les trésoriers ne recevoi<strong>en</strong>t point les rev<strong>en</strong>us de l’État pour eux, ce qui est <strong>en</strong>core plus rare. Les<br />

Villes ornées d’édifices superbes, et plus embellies <strong>en</strong>core par les délices qui y étoi<strong>en</strong>t ressemblées,<br />

étoi<strong>en</strong>t pleines d’heureux citoy<strong>en</strong>s, fiers de les habiter; les g<strong>en</strong>s de la campagne y étoi<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>us par<br />

l’abondance et la liberté qui y régnoi<strong>en</strong>t, et par les honneurs que le Gouvernem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>doit à l’agriculture;<br />

les Grands, <strong>en</strong>fin, étoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>chantés à la Cour par les beaux yeux de leur Reine, qui savoit l’art de<br />

récomp<strong>en</strong>ser leur fidélité sans épuiser les trésors publics: art infaillible et charmant, dont les Reines us<strong>en</strong>t<br />

trop peu à mon gré, et dont le Roi son époux ignoroit qu’elle se servît » (Quantin: 16-17).<br />

19 « Mais quelle fut ma surprise, quand, arrivé à la lisière du bois, je me trouvai dans un lieu parfaitem<strong>en</strong>t<br />

semblable à celui où j’avois jadis connu pour la première fois Aline et l’amour! C’étoit la même prairie,<br />

les mêmes coteaux, la même plaine, le même s<strong>en</strong>tier; il n’y manquoit qu’une laitière, que je vis bi<strong>en</strong>tôt<br />

paraître avec des habits pareils à ceux d’Aline et le même pot au lait. Est-ce un songe? m’écriai-je; est-ce<br />

un <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t? est-ce une ombre vaine qui fait illusion à ma vue? Non, me dit-elle; vous n’êtes ni<br />

<strong>en</strong>dormi ni <strong>en</strong>sorcelé, et vous verrez tout à l’heure que je ne suis pas un fantôme. C’est Aline, Aline ellemême,<br />

qui vous a reconnu hier, et qui n’a voulu être connue de vous que sous la forme sous laquelle vous<br />

l’aviez aimée. Elle vi<strong>en</strong>t se dé<strong>las</strong>ser avec vous du poids de sa Couronne <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant son pot au lait: vous<br />

lui avez r<strong>en</strong>du l’état de laitière plus doux que celui de Reine. J’oubliai la Reine de Golconde, et je ne vis<br />

qu’Aline. Nous étions tête à tête, alors les Reines sont des femmes: je retrouvai ma première jeunesse, et<br />

je traitai Aline comme si elle avoit conservé la si<strong>en</strong>ne, parce que les Reines sont toujours c<strong>en</strong>sées ne la<br />

perdre jamais » (Quantin: 18).<br />

20 Tras haber pasado por <strong>las</strong> manos del capitán de un corsario turco, v<strong>en</strong>dida como esclava y <strong>en</strong>cerrada <strong>en</strong><br />

un harén, finalm<strong>en</strong>te, Aline se había convertido <strong>en</strong> la esposa del rey de Golconde.<br />

21 « J’ai déjà passé ici plusieurs années délicieuses avec cette sage compagne; j’ai laissé toutes mes folles<br />

passions et tous mes préjugés dans le monde que j’ai quitté; mes bras sont dev<strong>en</strong>us plus laborieux, mon<br />

esprit pus profond, mon coeur plus s<strong>en</strong>sible. Aline m’a appris à trouver des charmes dans un léger travail,<br />

de douces réflexions et de t<strong>en</strong>dres s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts; et ce n’est qu’à la fin de mes jours que j’ai comm<strong>en</strong>cé à<br />

vivre » (Quantin: 22).<br />

22 Boufflers era ahijado y protegido de Stanis<strong>las</strong> Leszcinski, el rey destronado de Polonia, que había<br />

casado triunfalm<strong>en</strong>te a su hija única, su pequeña Maryczka, con el « plus prestigieux parti d’Europe »<br />

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