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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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et observer les effets produits par son personnage de romancier picaresque.<br />

4. Réception et critiques<br />

Pour Sganarelle est cep<strong>en</strong>dant loin d’avoir produit l’effet escompté par son<br />

auteur. L’ouvrage a <strong>en</strong> effet très vite été pointé du doigt à cause de ses nombreux<br />

paradoxes et ce, même par des critiques qui d’ordinaire <strong>en</strong>c<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t Gary 29 .<br />

C’est principalem<strong>en</strong>t le manque de cohér<strong>en</strong>ce de la démarche qui est reproché. En<br />

effet, lorsqu’on écrit :<br />

Il n’y a jamais eu dans l’histoire de la littérature une œuvre romanesque sortie<br />

d’une théorie du roman. Il n’y a pas eu de révolution littéraire faite par un<br />

comm<strong>en</strong>taire. Les questions de technique sont sans intérêt 30 […]<br />

et qu’<strong>en</strong> même temps on relate dans plus d’un demi millier de pages ses propres<br />

conceptions théoriques concernant l’écriture romanesque, c’est pour le moins<br />

contradictoire… De même, alors qu’il se voulait le chantre d’une liberté créatrice<br />

dénuée de contraintes théoriques, le dogmatisme agressif (et parfois les prescriptions<br />

totalitaires) affiché par l’auteur n’était pas exactem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie avec l’esprit du<br />

“roman total”.<br />

À la décharge de Gary, il faut cep<strong>en</strong>dant souligner que sa préface, comme il<br />

l’explique dès les premières pages, est née d’un “état de névrose”, d’un besoin de se<br />

chercher “un état du personnage et du roman” 31 . Pour Sganarelle n’aurait été, <strong>en</strong><br />

quelque sorte, qu’un très long monologue intérieur de l’auteur. Celui-ci précisera<br />

d’ailleurs, <strong>en</strong> guise de conclusion, qu’il n’avait pas publié ses réflexions pour “élaborer<br />

une théorie du roman total, ou définir les termes d’un picaresque moderne à l’usage des<br />

autres” mais uniquem<strong>en</strong>t pour “faire partager par ceux qu’intéress<strong>en</strong>t les av<strong>en</strong>tures, le<br />

bonheur et la volupté l’espoir qu’ [il] éprouve à p<strong>en</strong>ser l’av<strong>en</strong>ir infini du roman et du<br />

personnage” 32 .<br />

5. Conclusion<br />

Les querelles <strong>en</strong>tre les artistes et la critique exist<strong>en</strong>t dès l’établissem<strong>en</strong>t de cette<br />

29<br />

C’est le cas notamm<strong>en</strong>t de Pierre-H<strong>en</strong>ri Simon du journal Le Monde : "C’est sans doute parce que<br />

j’att<strong>en</strong>dais beaucoup de ce gros livre que j’<strong>en</strong> ai trouvé la lecture pénible, et qu’il m’<strong>en</strong> reste une<br />

déception."<br />

30<br />

Cf. Pour Sganarelle, op. cit., p. 68.<br />

31<br />

Cf. Ibid., p. 12.<br />

32<br />

Cf. Id., p. 547.<br />

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