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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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Qualifiant la formule de vieux ou anci<strong>en</strong> proverbe, le locuteur ne fait que signaler<br />

que la formule ne lui apparti<strong>en</strong>t pas. Au contraire, il s’agit d’une formule qui a été<br />

énoncée à de nombreuses reprises dans les temps passés.<br />

L’aspect de ON-Vérité est parfois souligné par l’adjectif vrai qui montre que le<br />

locuteur adhère au principe générique dénoté par la formule :<br />

Cruelle fortune, traitresse et deceptive ! jouyra donc de ma t<strong>en</strong>dre jeunesse celluy<br />

vilain mary, et ne me sera loisible de jamais t<strong>en</strong>ir celluy qui est le fil de ma vie, et<br />

mon bi<strong>en</strong> souverain ? Jà par tous mes Dieux ainsi n'advi<strong>en</strong>dra ! Bi<strong>en</strong> sçauray je<br />

ailleurs avoir recours <strong>en</strong> mes plaisirs ! Ri<strong>en</strong> n'est si vray, que le proverbe : l'une<br />

chose p<strong>en</strong>se le compaignon, et l'aultre le tavernier. Je souffriray quelque temps,<br />

mais ung jour vi<strong>en</strong>dra que je le payeray de ses merites.<br />

FLORE Jeanne /Contes amoureux/1537/ Pages 210-211 /(Frantext)<br />

La beauté de vos lettres excuse assez l' importunité avec laquelle je les demande.<br />

Cette derniere, <strong>en</strong>tre toutes les autres, est admirable, j' avouë que je vous <strong>en</strong> dois de<br />

reste : c' est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> vous que le proverbe est vray, que qui respond paye, et je m'<br />

estonne seulem<strong>en</strong>t qu' une personne <strong>en</strong> qui il paroist tant de richesse, et qui se peut<br />

acquitter si aisém<strong>en</strong>t, ait tant de peine à s' y resoudre.<br />

VOITURE Vinc<strong>en</strong>t /Lettres/1648 / Page 547 / LETTRE 187 A MGR D'AVAUX.<br />

(Frantext)<br />

3. Conclusion<br />

Pour conclure, je dirai que par rapport à l’anci<strong>en</strong> français, la façon dont est<br />

annoncé le proverbe a évolué. Certains syntagmes de l’anci<strong>en</strong> français ont<br />

complètem<strong>en</strong>t disparu, comme par exemple le vilain dit, la letre dit ou j’ai oï dire.<br />

D’autres disparaiss<strong>en</strong>t petit à petit comme le sage dit que nous trouvons principalem<strong>en</strong>t<br />

au XVI ème siècle chez Jean-Antoine de Baïf. En revanche d’autres locutions se<br />

mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t. Ainsi la prés<strong>en</strong>ce de l’adjectif vrai demeure <strong>en</strong> français pré-c<strong>las</strong>sique et<br />

c<strong>las</strong>sique. De même l’anci<strong>en</strong> français pouvait, comme le dit Rodríguez Somolinos<br />

(2007), faire allusion à l’anci<strong>en</strong>neté du proverbe par le biais de marqueurs tels que<br />

pieç’a c’ont dist que. Le français du XVI ème et du XVII ème se sert des adjectif vieux ou<br />

anci<strong>en</strong> pour faire référ<strong>en</strong>ce à cela.<br />

Il y a égalem<strong>en</strong>t une forte évolution <strong>en</strong>tre le français préc<strong>las</strong>sique et c<strong>las</strong>sique et le<br />

français contemporain. En effet, un adjectif comme commun très courant aux XVI ème et<br />

XVII ème siècles est inexistant de nos jours. De même, le marqueur suivant le proverbe a<br />

complètem<strong>en</strong>t disparu et il <strong>en</strong> est pratiquem<strong>en</strong>t de même pour selon le proverbe.<br />

L’emploi des connecteurs introduisant un proverbe a égalem<strong>en</strong>t changé. Si mais est<br />

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