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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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possibilité de se t<strong>en</strong>ir dans la réalité, même si le travail sur la langue t<strong>en</strong>d à privilégier<br />

une démarche beaucoup plus référ<strong>en</strong>tielle. Aussi, cette même démarche garantit-elle une<br />

autre façon de produire des textes <strong>en</strong> révélant les choses <strong>en</strong> dehors des contraintes que<br />

peut induire parfois ce « langage bi<strong>en</strong> clos, séparé de la société par toute l’épaisseur du<br />

mythe littéraire ». 30<br />

On voit par là qu’un texte <strong>en</strong> s’écrivant, dispose de deux possibilités de dire les<br />

choses : radicaliser le processus de métaphorisation et le conduire jusqu’à la limite, ou<br />

négocier, pour une question d’intelligibilité et non de confort, une marge de manœuvre<br />

de façon à ce que le référ<strong>en</strong>t soit plus visible et plus lisible, et voir ainsi se réconcilier le<br />

verbe de l’écrivain et celui des hommes 31 .<br />

30 R. Barthes, op. cit., p. 44.<br />

31 « C’est seulem<strong>en</strong>t alors, nous dit Barthes, que l’écrivain pourrait se dire <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé, lorsque sa<br />

liberté poétique se placerait à l’intérieur d’une condition verbale dont les limites serai<strong>en</strong>t celles de la<br />

société et non celles d’une conv<strong>en</strong>tion ou d’un public : autrem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sera toujours nominal ; il<br />

pourra assurer le salut d’une consci<strong>en</strong>ce, mais non fonder une action. C’est parce qu’il n’ y a pas de<br />

p<strong>en</strong>sée sans langage que la Forme est la première et la dernière instance de la responsabilité littéraire, et<br />

c’est parce que la société n’est pas réconciliée que le langage nécessaire et nécessairem<strong>en</strong>t dirigé, institue<br />

pour l’écrivain une condition déchirée », op. cit., p. 61.<br />

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