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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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pays générique peuplé d’habitants d’origines et de races diverses, quatre langues et<br />

quatre couleurs fondatrices » (p. 112), ou <strong>en</strong>core « une république de sable coincée <strong>en</strong>tre<br />

Scylla et Charybde, <strong>en</strong>tre la Somalie du général sanguinaire Syad Barré et l’Ethiopie du<br />

sénile empereur Hailé Sé<strong>las</strong>sié » (p. 116).<br />

La découverte d’un nouveau territoire nommé Djibouti inspire ce comm<strong>en</strong>taire à<br />

Edgar Aubert de la Rüe, géographe français du début du 20 ème siècle :<br />

Cette ville ne manque pas de cachet avec ses gracieuses mosquées, ses ruelles<br />

étroites, ses boutiques embaumant l’<strong>en</strong>c<strong>en</strong>s […]. (p. 29).<br />

Waberi met donc <strong>en</strong> scène une modalité de la narration des origines, des life-<br />

stories de Jan Assmann. Dans cette perspective, L’Histoire de Djibouti par Oberlé et<br />

Hugot est-elle citée non sans une note de l’auteur avec la m<strong>en</strong>tion de l’édition et de<br />

l’année. L’ouvrage est édité chez Prés<strong>en</strong>ce Africaine <strong>en</strong> 1977 (p. 13). Cette narration<br />

des origines montre Djibouti comme une contrée rebelle à la découverte, à l’exploration.<br />

Ce qui amène le narrateur à s’interroger sur l’effet que la contrée a pu avoir sur le<br />

voyageur :<br />

Comm<strong>en</strong>t l’Autre, l’Etranger de passage ou non, le voyageur (…) peut-il<br />

l’aborder ? Ou comm<strong>en</strong>t l’avait-il approchée ? Rappelons donc l’exploit ou l’effroi<br />

(p. 27).<br />

Rebelle ou pas, tout porte à croire que Djibouti a attiré bi<strong>en</strong> de personnalités :<br />

Arthur Rimbaud, Victor Segal<strong>en</strong>, Michel Leiris, y sont <strong>en</strong> effet passés (p. 30).<br />

Les exemples sont nombreux qui montr<strong>en</strong>t cette immersion de la fiction<br />

wabéri<strong>en</strong>ne dans l’Histoire officielle (115-123).<br />

Cep<strong>en</strong>dant, les personnages d’adonn<strong>en</strong>t à ce qu’on pourrait appeler un exercice<br />

mémoriel (13, 19, 21-23), d’où cette oscillation de la fiction <strong>en</strong>tre Histoire et mémoire.<br />

En axant son roman sur quatre personnages auxquels il consacre un chapitre,<br />

Waberi se fait écrivain de la mémoire. Ainsi, l’écriture de Waberi apparaît-elle à la fois<br />

comme une exploration des mémoires individuelle et collective djibouti<strong>en</strong>ne.<br />

La lutte épique <strong>en</strong>tre deux mémoires ou la contradiction mémorielle chez<br />

Waberi<br />

Deux groupes d’intérêt apparaiss<strong>en</strong>t à la lecture du roman de Waberi. D’une part,<br />

les autorités politiques qui n’ont de cesse de produire un discours de consolidation de<br />

leur hégémonie jusqu’aux solutions extrêmes du spectre de la guerre civile et d’autre<br />

part, le « quatuor subversif » dont le narrateur se fait solidaire tout au long du récit. Le<br />

premier groupe d’intérêt militera <strong>en</strong> faveur d’une mémoire sans cesse truquée, tronquée<br />

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