06.04.2013 Views

texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les écrits vers le travail : comme temoignages d’une realite sociale ?<br />

EQUOY HUTIN Séverine<br />

Université de Franche Comté, LASELDI<br />

Les « Ecrits vers le travail », qu’il s’agisse de lettres de cli<strong>en</strong>ts, d’allocataires<br />

d’aides sociales ou d’usagers du service public, apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la catégorie des<br />

écritures ordinaires ou écrits du quotidi<strong>en</strong> que D. Fabre définit comme les « des<br />

écritures que nos sociétés demand<strong>en</strong>t, exig<strong>en</strong>t, suscit<strong>en</strong>t » (1993, p. 26). Cette définition<br />

instaure d’ores et déjà un li<strong>en</strong> de consécution <strong>en</strong>tre ces pratiques et la société au sein de<br />

laquelle elles ont cours et dont elles particip<strong>en</strong>t. On se propose ici d’observer un corpus<br />

de lettres auth<strong>en</strong>tiques adressées par des citoy<strong>en</strong>s, <strong>en</strong> position d’allocataire ou de cli<strong>en</strong>t,<br />

à des Institutions ou <strong>en</strong>treprises françaises dans la perspective d’examiner l’hypothèse<br />

selon laquelle ces docum<strong>en</strong>ts sont indirectem<strong>en</strong>t mais non moins pertinemm<strong>en</strong>t des<br />

témoignages d’une « réalité représ<strong>en</strong>tée » de la société française.<br />

Il faut préciser que la perspective adoptée est celle d’un linguiste, analyste du<br />

discours. Si les élém<strong>en</strong>ts qui vont être extraits peuv<strong>en</strong>t revêtir des intérêts divers sur les<br />

plans historiques, sociologiques, juridiques ou alim<strong>en</strong>ter une perspective comparative<br />

ultérieure év<strong>en</strong>tuelle, cette étude ne vise à pas à mettre <strong>en</strong> relief une quelconque<br />

spécificité française ou à pointer une évolution des comportem<strong>en</strong>ts face à telle ou telle<br />

institution, même si un tel travail pourrait prolonger la prés<strong>en</strong>te étude. Elle ne vise pas<br />

non plus une évaluation de représ<strong>en</strong>tations qui sont véhiculées. Elle ambitionne<br />

modestem<strong>en</strong>t de saisir les énoncés dans leurs pot<strong>en</strong>tialités signifiantes 1 , de les instituer<br />

<strong>en</strong> discours sociaux par l’extraction des représ<strong>en</strong>tations collectives mettant <strong>en</strong> jeu des<br />

savoirs de connaissance et de croyance (Charaudeau) sur la société et la place du<br />

citoy<strong>en</strong>-scripteur <strong>en</strong> son sein. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d donc extraire de ces écrits vers le travail, à la<br />

suite de la définition de Guimelli, un <strong>en</strong>semble, que l’on espère représ<strong>en</strong>tatif, des<br />

« croyances, des connaissances et des opinions qui sont produites et partagées par les<br />

individus d’un même groupe, à l’égard d’un objet social donné » (1999 : 64). Et on<br />

verra d’ailleurs que cet objet diffère dans la prise <strong>en</strong> compte de la spécificité des statuts<br />

et des relations qui uniss<strong>en</strong>t les part<strong>en</strong>aires.<br />

1<br />

Elle ne vise pas non plus à être complétée, affirmée ou infirmée par une <strong>en</strong>quête auprès des scripteurs<br />

pour vérifier la validité des conclusions.<br />

601

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!