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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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Américains ne méritai<strong>en</strong>t pas leur sort puisque “ils mang<strong>en</strong>t comme des barbares”,<br />

(Haïm, 2002 : 274). Ils boiv<strong>en</strong>t “un jus noir qui […] s<strong>en</strong>t l’orge grillé et l’aspartame”<br />

(Lang , 2003 : 50) et s’empiffr<strong>en</strong>t de ces “150 mètres [de pain de mie] <strong>en</strong> tranches”<br />

(Lang, 2003 : 56) dont regorg<strong>en</strong>t leurs magasins.<br />

Depuis les premiers colons confrontés à la démesure du paysage, les Américains<br />

ont toujours construit grand, édifié colossal, habité gigantesque : “Que mon camping-<br />

car, que mon bateau, que ma maison, mon parc, mon ranch, mes tours de c<strong>en</strong>t dix étages<br />

soi<strong>en</strong>t à l’échelle des paysages, du XXL everywhere !” (Lang, 2003 : 46).<br />

Ils ont beau avoir des écoles spécialisées et très compétitives, ils rest<strong>en</strong>t moins<br />

intellig<strong>en</strong>ts et moins sav<strong>en</strong>t que les petits Europé<strong>en</strong>s qui, sans le moindre effort,<br />

décroch<strong>en</strong>t les meilleurs résultats : “Nikita s’installe et regarde les problèmes. Pas de<br />

vraies mathématiques. Plutôt des mathématiques amusantes comme on <strong>en</strong> trouve dans<br />

certains magazines” (Greif, 2003 : 15).<br />

Et surtout, la pièce de conviction numéro 1, celle qui est reprise dans tous les<br />

textes, depuis l’essai philosophique au docu-roman, “Aux États-Unis la vie ressemble à<br />

un film […]. Tous les Américains sont des acteurs et leurs maisons, leurs voitures, leurs<br />

désirs sembl<strong>en</strong>t faux". (Beigbeder, 2003 : 33). Cette id<strong>en</strong>tification <strong>en</strong>tre l’Amérique et<br />

Hollywood (qui pourrait être assimilée à celle qui fait de tous les Espagnols des<br />

toréadors et de tous les Itali<strong>en</strong>s des ténors) devi<strong>en</strong>t grave quand elle s’applique aux<br />

attaques du 11 septembre : “C’est la même facture, ce sont les mêmes plans, les mêmes<br />

cadrages, les mêmes points de vue : proches, lointains, <strong>en</strong> surplomb, <strong>en</strong> contre-plongée,<br />

caméra sur l’épaule, sautillante, balayante. Ce sont les mêmes bruits : appels, clameurs,<br />

sirènes d’urg<strong>en</strong>ce urbaine” (Lang, 2003 : 111). Même chez Beigbeder, qui fait de son<br />

anti-antiaméricanisme une (de plus) de ses extravagances, ne peut s’empêcher<br />

d’exclamer : “Ils ont souffert 102 minutes- la durée moy<strong>en</strong>ne d’un film hollywoodi<strong>en</strong>”.<br />

Si les att<strong>en</strong>tats du 11 septembre, retransmis par les télévisions de tout le monde,<br />

ont ressemblé “à une fiction sur Celluloïd” (Beigbeder, 2003 : 33), les textes qui les ont<br />

dits, que ce soit l’autofiction, la road novel, le journal intime, la bande dessinée ou le<br />

roman catastrophe, se sont contaminés de l’écriture journalistique et de sa façon rapide<br />

et superficielle d’<strong>en</strong>visager et surtout d’expliquer les bouleversem<strong>en</strong>ts de la société. Un<br />

journal témoigne et le témoignage fait appel à notre <strong>en</strong>cyclopédie passée la plus<br />

dit que les Américains ne croi<strong>en</strong>t qu’à l’arg<strong>en</strong>t, qu’ils n’agiss<strong>en</strong>t et qu’ils ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> fonction de<br />

l’arg<strong>en</strong>t et de la r<strong>en</strong>tabilité. Pour Paul Valéry, l’Amérique est une civilisation de quantité.<br />

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