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texto y sociedad en las letras francesas y francófonas

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(DZ, p.40), « écriture mal torchée » (DZ, p.59), « langue de Merde » (DZ, p.83), « de<br />

vaginssem<strong>en</strong>t » (DZ, p.83), « d’horreur » (DZ, p.84), « de passe » (DZ, p.85)…-, bref<br />

de ce que Bajomée (1997, p.31) nomme une « éthique du dérapage ».<br />

« Nous aimons tous les mots. Bas ou hauts » (PP, p.125), proclame Verhegg<strong>en</strong><br />

dont la langue lutte à l’évid<strong>en</strong>ce contre toute c<strong>las</strong>sification : contre les dichotomies du<br />

bon et du mauvais, du beau et du laid, du sale et du propre, du viol<strong>en</strong>t et du doux, de<br />

l’âge adulte et de l’<strong>en</strong>fance. Oppositions qui converg<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une seule : celle du haut et<br />

du bas. Et, comme le souligne Klink<strong>en</strong>berg, c’est bi<strong>en</strong> cette opposition que le texte<br />

verhegg<strong>en</strong>i<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d dénoncer, et ce pour miner la stabilité des oppositions, des<br />

structurations et des hiérarchies, quelles qu’elles soi<strong>en</strong>t.<br />

Impossible de ne pas faire référ<strong>en</strong>ce au concept bakhtini<strong>en</strong> du carnavalesque et de<br />

voir que, chez celui que d’aucuns nomm<strong>en</strong>t le « Rabelais belge », pareille abolition des<br />

rapports hiérarchiques, typique du carnaval et du discours qui l’accompagne, est aussi<br />

promesse de r<strong>en</strong>ouveau et de r<strong>en</strong>aissance : thème c<strong>en</strong>tral de Stabat Mater, naissance de<br />

l’être, de la société et de leurs langages : « perfor-naissance », dit Verhegg<strong>en</strong> : « Oui !<br />

c’est bi<strong>en</strong> le mot : de perfor-naissance pour t<strong>en</strong>ter de naître à et dans la langue » (SM,<br />

p.151).<br />

On saisit alors mieux le statut assez ambigu des « pères du monde » et autres<br />

« maîtres à p<strong>en</strong>ser » qui, dit-il, « nous ont oppressés [et] mis à leurs bottes<br />

idéologiquem<strong>en</strong>t » : Nietzsche, Artaud, Barthes, Einstein, Freud, Marx, Mao, Lénine…,<br />

bref de tous ces prét<strong>en</strong>dants au piédestal..., cités par le poète. Quant aux jeux sur les<br />

noms propres, ils sont là comme garants de libérations esthétique, philosophique ou<br />

politique, mais permett<strong>en</strong>t aussi de contester la prét<strong>en</strong>tion que pourrai<strong>en</strong>t avoir certains<br />

d’être des « maodèles », même si -et surtout si- la société leur doit quelque chose. Cette<br />

dérision des titres et appellations n’est-elle pas le meilleur garde-fou contre tout<br />

dogmatisme ?<br />

Moquez-vous de toute autorité ! Anarchisez tout ! Moquez-vous de moi ! Narguez<br />

-déjà !- le ton rodomont de mes exhortations ! Gaussez-vous de mon volontarisme !<br />

Raillez mon activisme ! Persiflez mon volontarisme militant ! Détournez mes<br />

slogans (RV, p.100),<br />

claironne le poète qui n’hésite jamais à se pr<strong>en</strong>dre lui-même pour cible, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

rejouant son propre nom d’une façon exubérante.<br />

De même, dans son carnaval langagier où -du moins dans ses premiers textes- il<br />

réserve une place de choix au dialecte, Verhegg<strong>en</strong> n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d guère promouvoir un<br />

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