UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

31.2 Au nom de mon gouvernement, je voudrais aussi exprimer mes plus vifs remerciements et tous mes
vœux au Directeur général sortant. Monsieur le Directeur général, vous avez donné un nouvel essor à cette
Organisation dans une phase difficile de son histoire et vous avez su la conduire avec autorité au rendez-vous du
nouveau millénaire. L'Italie vous est reconnaissante de la vision que vous avez insufflée à cette Organisation et
de l'énergie que vous lui avez consacrée pendant votre mandat. Votre sensibilité et votre inspiration humaniste
sont une part essentielle du patrimoine que l'Europe entière lègue à l'UNESCO.
31.3 Enfin, je voudrais féliciter le Conseil exécutif de sa décision de soumettre au vote de la Conférence
générale un candidat tel que l'Ambassadeur Matsuura, à même d'apporter à l'UNESCO, outre sa grande
expérience, l'engagement significatif d'un continent comme l'Asie - continent des plus anciens et nouveau à la
fois, qui aujourd'hui réclame légitimement le privilège d'offrir au monde, dans ce domaine aussi, le fruit de ses
énergies, sous le signe de son identité culturelle propre.
31.4 Pour un pays comme l'Italie, depuis toujours carrefour de l'histoire et des cultures, c'est une bonne
nouvelle, car à n'en pas douter cette nomination nous permettra de réaliser cette plus vaste ouverture de
l'UNESCO à l'ensemble des civilisations que nous avons toujours appelée de nos vœux. Sur cette ouverture se
joueront l'avenir de l'Organisation et sa capacité de se proposer comme espace planétaire de rencontre et de
médiation éthique et culturelle, dans le respect du dialogue et de la tolérance réciproque entre civilisations.
31.5 Le monde a beaucoup changé depuis que, voici un demi-siècle, l'UNESCO s'est mise en chemin. De
nombreux objectifs ont été atteints : les droits de l'homme, en tant que norme de cohabitation interne et
internationale, ne sont désormais plus contestés ; des progrès considérables ont été accomplis dans la réalisation
des buts fondamentaux de l'UNESCO, comme l'alphabétisation ; nous sommes aujourd'hui plus conscients de la
nécessité de sauvegarder le patrimoine, qu'il convient de mettre en valeur dans sa dimension culturelle, mais aussi
comme réel facteur potentiel de croissance économique.
31.6 D'autres défis, nouveaux et complexes, se dessinent au seuil du prochain millénaire : le combat pour la
dignité de l'être humain et son progrès matériel et spirituel est loin d'être gagné dans le monde ; trop de
communautés continuent d'être victimes de la violence et du sous-développement ; d'autres sont menacées dans
leur identité par les exigences mêmes du développement et par la dynamique de la mondialisation. C'est un risque
qui nous concerne tous, mais qui pèse avant tout sur les sociétés, les ethnies et les groupes les plus défavorisés :
notre cible prioritaire ce sont eux, dont le foisonnement des identités culturelles constitue au demeurant la
richesse du monde, ainsi que l'UNESCO l'a réaffirmé à la Conférence de Stockholm.
31.7 Cette 30e session de la Conférence générale est l'occasion d'une rénovation attendue des structures et
des objectifs de l'Organisation. Nous souhaitons une UNESCO plus représentative des diversités culturelles, plus
ouverte aux compétences extérieures, et plus dynamique dans l'utilisation des technologies de la communication.
Nous ne doutons pas que le Secrétariat, une fois réorganisé, saura s'acquitter de sa tâche. L'UNESCO de demain
sera inévitablement plus austère car tenue de concilier des priorités essentielles avec un budget réduit. Quoi qu'il
en soit elle ne devra pas renoncer à l'universalité de son mandat dans ses domaines de compétence. Pour cette
raison aussi, je tiens à le souligner, il est important que des pays comme l'Italie soient plus que jamais présents à
ses côtés dans cette phase de transition. Ils seront du reste appelés à compenser les restrictions budgétaires par
des contributions volontaires additionnelles, peut-être même au travers des bureaux régionaux. Nous souhaitons
que celui de Venise, par exemple, devienne de plus en plus un modèle de coopération entre un Etat membre et
l'Organisation.
31.8 A cet égard, j'ai le plaisir d'annoncer que l'Italie, qui compte parmi les principaux contribuants au budget
ordinaire de l'Organisation et qui est déjà le premier en ce qui concerne les fonds extrabudgétaires, a décidé de
doubler sa contribution volontaire pour 1999. Cet effort est pour une bonne part destiné à renforcer des secteurs
en pleine expansion, tels que le dispositif de sauvegarde du patrimoine mondial et la mise en valeur durable des
biens culturels, ou à ouvrir de nouvelles voies, comme la défense du patrimoine immatériel et la promotion du
dialogue interculturel.
31.9 S'agissant du patrimoine culturel et naturel, nous sommes conscients des déséquilibres dans la
composition actuelle de la Liste du patrimoine mondial. Ces déséquilibres pourront et devront être rectifiés par
l'expression d'une volonté politique d'entreprendre des réformes, et moyennant une rotation plus rapide du
Comité et une meilleure représentativité des diverses cultures au sein de la Liste. L'Italie mettra cette année un
demi-million de dollars à la disposition de l'Organisation afin que celle-ci puisse offrir son assistance technique
aux pays qui n'ont pu encore obtenir l'inscription de sites nationaux sur la Liste. Nous comptons que d'autres
partenaires, attachés eux aussi au patrimoine culturel et naturel, consentiront un effort analogue, comme l'a déjà
fait, par exemple, le Japon.
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