UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

22.1 M. BILILIS (Djibouti) :
Monsieur le Président, Monsieur le Directeur général de l'UNESCO, Mesdames et Messieurs les
ministres, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, Mesdames et Messieurs, qu'il me soit permis tout d'abord de
remercier le Directeur général de l'UNESCO, M. Federico Mayor et de lui rendre un vibrant hommage pour les
efforts inlassables qu'il a déployés depuis sa nomination à la tête de notre institution. Qu'il me soit permis
également de saluer vivement la proposition du Conseil exécutif de l'UNESCO dont le choix s'est porté sur
S. Exc. M. Matsuura pour occuper le poste de directeur général. Ce choix nous touche particulièrement en raison
des liens d'amitié et des fructueuses relations de travail que nous avons tissés pendant les nombreuses années où
S. Exc. M. Matsuura était ambassadeur de son pays à Djibouti. Je tiens à lui adresser les plus vives et les plus
sincères félicitations de notre président de la République, S. Exc. M. Ismail Omar Guelleh, ainsi que les miennes
et celles de tous les membres du gouvernement de Djibouti.
22.2 A la suite des dernières élections présidentielles, qui ont eu lieu à Djibouti en avril 1999, notre pays est
entré dans une phase intense de réforme dans tous les domaines et spécialement dans les secteurs de la jeunesse,
de l'éducation, de la santé et de la promotion de la femme, priorités du gouvernement et du chef de l'Etat luimême.
22.3 La jeunesse, dont on ne cesse de répéter qu'elle est l'avenir de la nation, est aux prises avec des
problèmes aigus de formation, d'éducation et d'insertion sociale et professionnelle. Pour lutter contre l'oisiveté et
la délinquance, l'insertion sociale par le sport et la culture compte au nombre des orientations majeures du
Ministère chargé de la jeunesse et des sports. Il s'agit d'appuyer une dynamique associative qui tend à se
généraliser sur le territoire. L'objectif principal est de renforcer les structures du mouvement associatif dans les
domaines du sport et de la jeunesse, en vue d'une participation accrue de la société civile, et notamment des
jeunes, au développement local, que ce soit à l'échelon du quartier ou à celui de la cité. Les efforts visant à
promouvoir l'initiative locale et la gestion collective des actions communautaires procèdent de la même volonté
de créer les conditions requises pour une responsabilisation de la génération montante en vue du règlement de ses
problèmes.
22.4 D'autre part, la déclaration de politique générale du Parlement djiboutien retient l'éducation pour tous
comme objectif majeur. Nos difficultés budgétaires nous obligent cependant à rechercher d'autres voies pour
nous acheminer vers la scolarisation obligatoire, condition première du développement socio-économique. Nos
efforts en matière de scolarisation dans le degré élémentaire s'orientent également vers la lutte contre la
déperdition scolaire. Nous mettons en place des dispositifs spécifiques à cet effet, en adaptant les programmes et
les méthodes et en menant une politique du livre scolaire.
22.5 L'insertion socioprofessionnelle des jeunes compte aussi parmi nos préoccupations en matière
d'éducation. Ce vaste chantier se traduit par une refonte de la formation professionnelle et technique visant à en
adapter et renforcer les structures. Il suppose en outre un changement de mentalité chez les jeunes qui doivent
avoir le désir d'entreprendre, condition de la création d'emplois et de richesses.
22.6 Un autre objectif de notre gouvernement en matière d'éducation est la création d'une université à
Djibouti. L'enseignement supérieur est un puissant levier de décollage économique. A l'heure de la
mondialisation, il nous est impossible de laisser le train du développement s'accélérer et de rester au bord de la
route.
22.7 Les diverses stratégies permettant la mise en oeuvre de cette politique de l'éducation trouveront leur
légitimité dans les états généraux qui se préparent et qui réuniront pour un débat national tous les acteurs du
processus éducatif.
22.8 Une fois encore, les voies de la concertation et du consensus sont employées pour qu'un projet
engageant très largement l'avenir de la jeunesse djiboutienne ait toutes les chances de réussir. Le contexte dans
lequel cette jeunesse évolue est celui d'un pays qui, à l'instar d'autres pays en voie de développement, construit
son identité culturelle au fil du temps, en préservant avec fierté la diversité constitutive de son patrimoine
national, de ses us, de ses traditions et de ses coutumes. Ce patrimoine est riche évidemment. Il sera pauvre si le
terroir qui détermine son authenticité, ses moyens et ses ressources ne permettent pas à nos enfants de
s'approprier ce qui constitue le ou les symboles de leur "djiboutienneté", d'aimer ses références afin de partager,
avec d'autres enfants, ses valeurs en matière de communication, de compréhension mutuelle, de solidarité et
d'amour de la paix.
22.9 Dans une région où les échanges culturels entre les peuples accusent un retard important du fait de
conflits et de guerres fratricides, nous avons opté, dès notre indépendance, pour la "culture de la paix", que notre
auguste Organisation prône aujourd'hui et soutient par le biais d'un programme prioritaire. C'est dans ce cadre
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