UNESCO. General Conference; 30th; Records ... - unesdoc - Unesco

internationales. Même si l'UNESCO n'a peut-être guère changé depuis sa création il y a un demi-siècle, elle
traverse et traversera des évolutions. C'est pourquoi elle doit se remettre en cause et, pour cela, juger les processus
internationaux dans la perspective culturelle qui est la sienne. Nous avons besoin d'organisations intelligentes et
d'Etats intelligents pour assurer pacifiquement le passage à un nouvel ordre plus humain.
(12.7) L'UNESCO doit procéder en permanence à une réflexion critique. Elle doit retrouver sa légitimité
culturelle et se préoccuper moins des princes que des principes et de leur application afin de ne pas tomber dans ce
travers tant décrié par le grand intellectuel que fut Raymond Aron : l'exercice complaisant de la "politique
littéraire", brillante dans son expression rhétorique mais souvent coupée de la vie réelle de la population. Cela
signifie que l'UNESCO, composée d'Etats, doit accorder plus d'attention à la société civile et à ce qu'elle a de
mieux dans ses différentes formes d'expression intellectuelle et culturelle. Il n'y a pas de légitimité culturelle sans
médiation entre la personne et la culture, et c'est ce rôle essentiel que l'UNESCO doit jouer. Je ne définirais pas
l'Organisation comme le "phare intellectuel de l'humanité" parce que je pense qu'aucune institution ne devrait
s'attribuer ce rôle vraisemblablement impossible à jouer. L'UNESCO est un lieu de rencontre propice à l'exercice
pluraliste de la tolérance, laquelle ne consiste pas à supporter les autres mais à s'entendre avec eux sur des vérités
plus grandes ; c'est une mission suffisante et complexe parce que le pluralisme ne repose pas uniquement sur la
pluralité, qui est une donnée sociologique, mais sur une pluralité tolérante et créatrice, c'est-à-dire sur un
comportement éthique et culturel.
(12.8) Nous souhaiterions enfin contribuer à ce que votre mission, Monsieur le Directeur général, favorise
l'exercice intelligent de votre autorité conçue comme un service. J'illustrerai cette affirmation par une métaphore
sportive. Il y a quelques semaines, j'ai lu un émouvant "éloge du rugby" à propos du championnat du monde
remporté par l'excellente équipe d'Australie. Ceux d'entre nous qui, dans leur jeunesse, ont pratiqué tant bien que
mal ce sport singulier fait de plaquages féroces, de mêlées, de chocs violents, de l'apparente prédominance de la
force, savent que le rugby repose sur le respect des règles du jeu, sur le coup dénué d'esprit de vengeance, sur la
lutte sans ressentiment ; autrement, ce ne serait pas un jeu, ce serait du massacre. Or le jeu évoque la dialectique du
collectif et de l'individuel : nul n'obtient quoi que ce soit tout seul, nul n'avance sans les autres et pourtant, l'équipe
n'est rien si au bon moment, un individu ne sort pas du groupe, ne se détache pas au nom de tous pour poser le
ballon que le groupe lui a confié. C'est la note personnelle qui rappelle qu'une équipe est une somme de
compétences et de libertés. On peut y voir une belle métaphore de la société. C'est ce qui se passe dans les familles,
les entreprises, les nations et les organisations. La vie est ainsi quand les hommes décident de faire des choses
ensemble. Et c'est ainsi qu'elle devrait être à l'UNESCO. Comme disait le poète, "en chemin, il faut savoir
distinguer le bon grain de l'ivraie". Nous sommes tous convaincus que vous savez faire la différence et c'est dans
cette connaissance que résidera une partie du secret de la réussite de votre action. Merci, et surtout bonne chance.
13. The PRESIDENT:
Thank you, Your Excellency. I now invite the representative of Group IV, His Excellency Mr Hector
Villarroel, Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Philippines to France and Portugal, Permanent
Delegate to UNESCO, to take the floor on behalf of his group.
14.1 Mr VILLARROEL (Philippines):
Mr Director-General, warm greetings and congratulations from the Asia and the Pacific region on behalf
of whose Members the Philippine delegation is taking the floor. As the newly-elected Director-General of
UNESCO, your loyalty, because you are now an international civil servant, is to this Organization, whose
interests you now not only represent but must also uphold, defend and protect. You will, however, not take away
from us, from the region you come from, the right to feel a certain sense of pride and accomplishment, in the fact
that finally we have an Asian at the helm of this Organization.
14.2 The first years of the next century, the years of your mandate, will be filled with daunting challenges, but
we are confident that you not only have the courage and the strength and the determination but, more importantly,
the wisdom to transform these challenges into opportunities for growth and progress in UNESCO’s continuing
search for relevance and validity.
14.3 The task that lies ahead of you is difficult but you will not find the Member countries of the Asia and the
Pacific region wanting in giving you their fullest support and cooperation. Mr Director-General, we are your best
friends and your greatest supporters in UNESCO, but we will also be your severest critics. And that is the
measure of how sincerely we wish you to succeed. For your success is also ours, indeed that of UNESCO. Once
again, on behalf of the Member States of the Asia and the Pacific region, allow me to extend to you, Mr Director-
General, our warmest congratulations and our best wishes. Thank you.
15. The PRESIDENT:
Thank you, your Excellency. I now invite the representative of Group V(a), Mr Eugène Philippe
Djenno-Okoumba, Permanent Delegate of Gabon, to take the floor on behalf of his group.
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